Les préparatifs des élections législatives du 16 février 2020 sont émaillés de plusieurs actes de vandalisme. Après la vague de listes électorales déchirées et brûlées dans plusieurs localités du pays, ce sont les affiches de campagne qui sont maintenant visées. Selon le constat d’un reporter de Guineematin.com, plusieurs effigies de candidats à ces élections ont été détruites à Conakry.
C’est surtout dans la commune de Ratoma et dans certaines parties de la commune de Dixinn que ces actes de vandalisme ont eu lieu. A plusieurs endroits de la ville, on constate des effigies de candidats déchirées ou recouvertes de peinture et d’huile de moteur. Des actes qui ne surprennent pas Souleymane Keïta, candidat sur la liste nationale du RPG Arc-en-ciel et membre de la coordination de campagne du parti au pouvoir.
« Ce n’est pas une situation surprenante pour nous, parce que ce n’est pas une première. Même lorsque tout le monde participe aux élections, les effigies ou les gadgets de publicité du RPG ont toujours fait l’objet de vandalisme. Maintenant que nous sommes dans un contexte où certains partis d’opposition dont l’UFDG et l’UFR ont décidé de boycotter les élections, je crois que ce n’est pas surprenant de voir des affiches de publicité de la mouvance déchirées à Ratoma.
C’est quand même regrettable parce que ça ne va pas dans le sens du jeu démocratique. Nous sommes dans une République et en principe, chacun doit avoir la possibilité d’exprimer ses choix politiques conformément aux règles en la matière sur l’ensemble du territoire national. Donc, que l’on manipule ou que l’on conditionne des jeunes désœuvrés pour aller vandaliser nos affiches, bien-entendu c’est regrettable, mais on fait avec », a réagi monsieur Keïta.
Le Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), qui a présenté un candidat au scrutin uninominal dans la commune de Ratoma, est également victime de ces actes de vandalisme. Son président, Abdoulaye Kourouma, dénonce un manque de civisme de la part des auteurs de ces actes. « Pour nous, c’est tout simplement de l’incivisme de la part des gens qui se prêtent à ces comportements. Puisque nous sommes en démocratie, ils doivent savoir que chacun a la liberté de s’exprimer sans enfreindre aux lois du pays, et nous au RRD, c’est notre façon de nous exprimer.
Nous sommes en train de nous exprimer à travers des images, de participer à la promotion de la démocratie dans le pays. Maintenant, celui qui empêche l’exercice du droit des gens par rapport à cette question, n’est que quelqu’un qui est antirépublicain. Est-ce que ce sont des drogués qui sont en train de le faire ? Est-ce que ce sont des soûlards ? Est-ce que ce sont des gens payés ? On n’en sait rien. Mais, c’est de l’incivisme totale », a dit le président du RRD.
En plus des partis politiques, ces attaques des effigies de campagne font des dégâts collatéraux. Amadou Oury Diallo, fabriquant de dallettes à Nongo Contéya en a fait les frais. « Depuis 11 ans, je fabrique des dallettes ici, mais c’est la première fois que je suis victime d’une telle situation. C’est dans la nuit du mardi dernier que des inconnus, venus détruire une affiche de campagne qui sont là, ont versé de la peinture sur les dallettes, en vente.
On ne connait pas les auteurs de ces actes parce qu’on n’avait personne sur les lieux. C’est le matin qu’on est venu constater les faits. C’est une grande perte pour nous qui travaillons ici parce qu’on ne peut pas enlever la peinture sur le ciment et les gens n’achèteront pas les dallettes qui sont sales », déplore cette victime.
A rappeler que les principaux partis d’opposition du pays, qui se sont retirés du processus électoral en raison de plusieurs « irrégularités » qu’ils disent avoir constatées, jurent d’empêcher la tenue du scrutin prévu pour se tenir le 16 février 2020.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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