Locataire giflée par un concessionnaire à Conakry : Fatoumata Condé et Sékhouna Sylla au tribunal

« Je suis revenue à la maison dans les environs de 21 heures. Une fois au niveau du portail, il a dit c’est quelle pute qui fait du bruit ? Je n’ai rien dit parce que je ne le calculais pas. Pour moi, il s’adressait à quelqu’un d’autre. Il est venu vers moi en disant que c’est à moi qu’il s’adressait, parce que c’est moi qui l’empêche de dormir. Je l’ai laissé là pour entrer dans ma chambre. Entre temps, il a quitté chez lui pour venir me frapper dans notre chambre. Il m’a administré un violent coup sur le visage et s’est jeté sur moi en me frappant partout. J’ai été blessé au niveau du visage à cause de ses coups », a notamment expliqué madame Fatoumata Condé au tribunal de Mafanco.

Le vieux Sékhouna Sylla, domicilié au quartier Yimbaya, dans la commune de Matoto, a comparu à la barre du tribunal de première instance de Mafanco hier, jeudi 30 janvier 2020. Il est jugé pour coups et blessures volontaires sur dame Fatoumata Condé, qui est en location chez lui. Le vieil homme reconnait avoir administré une paire de gifles à la dame qui l’aurait insulté. Le procureur a demandé sa condamnation à 6 mois de prison ferme et au payement d’une amende d’un million de francs guinéens, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, la dispute entre les deux camps a eu lieu au mois d’octobre 2019. Le vieil homme, qui s’est senti visé par des injures proférées par la plaignante, lui avait administré des coups qui l’ont blessé au niveau du visage. « C’est entre 05 heures et 06 heures du matin qu’elle est venue piler derrière ma fenêtre. Tout le temps, elle faisait ça et son acte perturbait mon sommeil. Un jour, je lui ai fait savoir qu’elle prenait du péché sur moi. Le lendemain, elle est rentrée tardivement à la maison. Je suis resté dans ma chambre et j’ai entendu le bruit du portail. Quand j’ai demandé qui c’était, elle ne m’a pas répondu. C’est en ce moment qu’elle a commencé à insulter. Mais, elle ne disait pas le nom de quelqu’un. Je me suis approché d’elle pour lui demander contre qui ces injures sont proférées ? Elle a répondu que c’est moi qu’elle était en train d’insulter. Ce qui m’a vraiment irrité et je lui ai administrée une paire de gifles. Je ne me suis pas jeté sur elle », a avoué le prévenu, Sékhouna Sylla.

Pour sa part, Fatoumata Condé est revenue sur les circonstances dans lesquelles elle a été battue à sang par Sékhouna Sylla. « Dans la nuit du dimanche, vers 20 heures, j’étais allée récupérer la tontine de ma tante et je suis revenue à la maison dans les environs de 21 heures. Une fois au niveau du portail, il a dit c’est quelle pute qui fait du bruit ? Je n’ai rien dit parce que je ne le calculais pas. Pour moi, il s’adressait à quelqu’un d’autre. Il est venu vers moi en disant que c’est à moi qu’il s’adressait, parce que c’est moi qui l’empêche de dormir. Je l’ai laissé là pour entrer dans ma chambre. Entretemps, il a quitté chez lui pour venir me frapper dans notre chambre. Il m’a administré un violent coup sur le visage et s’est jeté sur moi en me frappant partout. J’ai été blessé au niveau du visage à cause de ses coups. Il a fallu l’intervention des voisins pour me libérer de ses mains », a-t-elle laissé entendre.

Dans ses plaidoiries, maître Moussa II Keita, avocat de la plaignante, va demander au tribunal de réprimer sévèrement le comportement de Sékhouna Sylla pour qu’il serve d’exemple pour d’autres concessionnaires qui se livrent à de tels comportements. « Madame la présidente, je vous demande de réprimer le comportement du prévenu qui comparait par devant votre auguste tribunal. Tout propriétaire de maison doit se conformer aux textes de lois et doit savoir que le locataire aussi a un droit. Monsieur Sylla est parti au-delà, en s’introduisant dans la chambre de Fatoumata Condé pour la battre à sang. Je vous prie de le retenir dans les liens de la culpabilité pour coups et blessures volontaires. Vous allez accepter la constitution de la partie civile qui a perdu deux téléphones et une somme de 12 millions de francs guinéens lors de cette bagarre », a-t-il plaidé.

Le ministère public, représenté par le procureur Apolline Gobou Théa, va demander également que le vieil homme soit reconnu coupable et sa condamnation à 6 mois de prison et au payement d’une amende d’un million de francs guinéens. « Madame la présidente je vais décrire brièvement les faits. C’est courant mois d’octobre 2019, lorsque la partie civile revenait d’une promenade dans les environs de 21 heures, que le prévenu ici présent est sorti de sa chambre pour s’adresser à elle de manière grossière et la plaignante n’a pas aimé les agissements de monsieur Sylla à son encontre. Il a l’air de banaliser les coups qu’il a donnés à la partie civile, et les photos versées au dossier en font foi. Conformément aux dispositions de l’article 239 du Code Pénal, je vous prie de le retenir dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, vous allez le condamner à 6 mois de prison et au payement d’une amende d’un million de francs guinéens », a requis Apolline Gobou Théa.

La juge Fatoumata Camara a renvoyé l’affaire au 13 février 2020 pour décision être rendue.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tél. : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

Facebook Comments Box