Menaces sur la liberté de presse en Guinée : qui veut arrêter Thierno Maadiou Bah ?

Thierno Maadjou Bah, journaliste

Chaque jour, le régime Alpha Condé rétrécit plus que la veille les espaces de liberté en République de Guinée. Après avoir caporalisé les médias d’Etat, le système a commencé à happer les grosses signatures avant de prendre discrètement le contrôle de la ligne éditoriale des médias qui tombent un à un dans les différents pièges du régime.

Désormais sérieusement malmenés, les rares qui résistent sont à compter des bouts des doigts et faciles à écraser, ne pouvant plus bénéficier d’une franche solidarité de ceux qui sont contraints de satisfaire aux attentes du système partout, à tout moment et face à tout le monde. Au contraire, ces derniers, même en faisant mine de soutenir, accusent et livrent à une vindicte populaire les confrères qui oseront fourrer le nez dans les affaires de ceux qui tiennent le cordon de la bourse !

Malgré tout, des esprits lucides continuent d’émarger dans le registre qui s’effrite de journalistes corrects et honnêtes, qui pensent avant tout à l’avenir et à ce que l’histoire dira d’eux. De jour en jour, Thierno Maadjou Bah s’est illustré parmi les plus convaincus des journalistes qui s’efforcent à exercer sans aucune pression son métier en toute indépendance. Animateur principal de l’émission Africa 2015 (diffusée sur Nostalgie Guinée), Thierno Maadjou Bah « prend le contrôle sur Conakry », entre 18 heures 10 et 20 heures, en compagnie de ses inséparables Ibrahima Sory Lincoln SOUMAH, Sidi DIALLO et Habib Marouane CAMARA.

Seulement, depuis quelques heures, c’est une menace d’arrestation qui a pris le dessus dans les conversations. On accuserait l’animateur principal d’Africa 2015 d’avoir dénoncé les tueries et autres exactions des forces de l’ordre sur l’axe. Joint au téléphone par Guineematin.com, le journaliste a confirmé avoir été mis au courant de ces menaces. S’il prend ces menaces très au sérieux, Thierno jure n’avoir pas l’intention de fuir la Guinée pour cela. Qui sait d’ailleurs si un des objectifs de ceux qui auraient organisé la fuite de cette information au moment où des citoyens sont kidnappés chez eux, dans la rue, etc. est de le faire fuir du pays ?

A rappeler que la crise politique actuelle est née de la volonté du président Alpha Condé de se maintenir au pouvoir. Interdit de briguer un troisième mandat par la Constitution, le chef de l’Etat a alors décidé de la changer afin de pouvoir continuer à diriger la Guinée. C’est contre cette volonté que des acteurs de la société civile et des dirigeants des partis politiques ont créé le FNDC (Front national pour la défense de la Constitution). Depuis le 14 octobre, ce Front mobilise des Guinéens de Conakry, de l’intérieur et de la diaspora pour dire NON à un pouvoir à vie en République de Guinée. Mais, pour le moment, le président Alpha Condé continue de dérouler son programme et tient coûte que coûte à faire adopter sa nouvelle constitution.

A suivre !

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