ENI de Kindia : « le non payement des pécules pousse les jeunes filles à la prostitution »

Les élèves-maîtres de l’Ecole Normale des Instituteurs (ENI) de Kindia continuent leurs protestations contre le non-paiement de leurs bourses d’entretien. Ces futurs instituteurs, dans leur protestation d’hier lundi, ont décidé de ne pas aller en classe jusqu’au payement de leurs pécules. Une des protestataires a fait une sortie très remarquée, faisant savoir que le manque d’argent peut pousser les jeunes élèves à la prostitution, rapporte l’un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Gopou Loua

Selon Gopou Loua, nouvellement orientée à l’Ecole Normale des Instituteurs de Kindia, le non payement des pécules pourrait conduire certaines filles à opter pour la prostitution. « Nous avons décidé de ne pas entrer en classe tant qu’on n’a pas nos bourses. Nous souffrons et les gens là n’ont pas pitié. Beaucoup d’entre nous viennent de loin et ne connaissent personne à Kindia. Ils n’attendent que ce petit montant que l’Etat nous doit. Moi personnellement, je fais partie des étudiants qui quittent les autres préfectures et je paye mon logement parce que mes parents ne sont pas là. Sans ce montant, c’est vraiment difficile pour nous les jeunes filles. Les garçons eux, ils peuvent réparer les téléphones, faire taxi moto et autres. Mais, s’il n’y a pas l’argent, nous les femmes on risque de faire certaines choses bizarres, se lancer dans une vie de débauche, telle que la prostitution. D’ailleurs, à vrai dire, c’est ce qui pousse les filles à se vendre, car on n’a pas le choix ».

A en croire Gopou Loua, elle a passé 2 jours sans trouver de quoi manger. « Depuis avant-hier samedi, 1er février, je n’ai pas mangé. Je n’ai ni papa ni maman ici, je suis seule dans le cadre des études. Donc, même avoir le manger, ce n’est pas facile. C’est pourquoi nous demandons nos pécules le plus vite que possible. Sinon, c’est chaud. Cela fait 5 mois qu’on n’a rien perçu comme prime. Ça me fait très mal parce qu’ils ont payé les étudiants de Foulayah. Les étudiants et nous, on doit être traité au même pied d’égalité. Mon appel, ils n’ont qu’à revoir la situation parce que ça galère chez nous trop même », a martelé la demoiselle.

Pou la journée de ce mardi, 4 février 2020, les élèves-maîtres ont encore boudé les cours malgré la sensibilisation faite par les encadreurs de l’ENI.

De Kindia, Mohamed M’Bemba Condé pour Guineematin.com

Facebook Comments Box