Manque d’eau à Conakry: le calvaire des laveurs d’engins roulants en saison sèche !

De nos jours, de nombreux citoyens de Conakry exercent le métier de lavage d’automobiles et de motos. Une activité qui leur permet de joindre les deux bouts dans une conjoncture économique pour le moins compliquée. Toutefois, ils sont confrontés à un réel problème d’eau en cette période de saison sèche. C’est ce qu’ont confié des citoyens certains d’entre eux à un reporter de Guineematin.

Ces laveurs de véhicules et de motos sont souvent visibles aux au abord des routes de la capitale guinéenne. Munis de nombreux appareils, ils attendent patiemment un hypothétique client, parfois sous un soleil de plomb. Selon eux, la saison sèche est une période défavorable à leur activité.

Alpha Oumar Diakité, qui exerce ce métier au quartier Kipé, dans la commune de Ratoma, a expliqué à notre reporter que le manque d’eau est un casse-tête chinois pour eux. « Ce sont les citernes à eau qu’on déplace. A chaque fois, nous achetons de l’eau très chère. Ça nous coûte cher. On rempli une cuve d’eau à 30 mille GNF. Quelqu’un qui a 4 cuves comme moi doit payer plus cher encore. La clientèle aussi ne vient pas comme on le souhaite actuellement », a fait savoir monsieur Diakité.

Même son de cloche chez Keïta Mamadou Aliou, rencontré en face du stade Général Lansana Conté de Nongo, qui se plaint du manque d’eau. « Parfois, l’eau peut complètement finir dans nos cuves ici. Quand on appelle ceux qui nous ravitaillent, ils peuvent nous dire qu’ils sont au marigot pour puiser l’eau. Donc, nous aussi, nous sommes obligés de les attendre. Ou alors, entre nous ici, on s’arrange. Par exemple, la façon dont la voiture est garée là, je peux dire à mon ami de me prêter sa pompe pour que je puisse libérer mon client. Mais parfois, tout le monde manque de l’eau, il faut le reconnaître », a-t-il fait savoir.

En ce qui concerne les prix pour laver un engin, Ousmane Kaba a précisé que rien n’est fixe, ça se négocie. « Nous lavons des voitures et des motos ici. Mais, en ce qui concerne les prix, rien n’est fixe. Du côté des clients, même si leurs voitures sont très sales et que tu lui dis ton prix, il te dira qu’il n’a pas ce que tu demandes. Donc, pour le garder comme client, nous sommes obligés d’accepter son prix. Il y a certains des travailleurs qui lavent les voitures de 10 mille à 15 mille francs guinéens. Il n’y a quand même pas de prix fixe », a laissé entendre Ousmane Kaba.

Amadou Oury Diallo, diplômé en Anglais de l’Université Julius Nyerere de Kankan, venu laver sa voiture, s’est dit satisfait du service que ces jeunes offrent. Selon lui, cette activité permet d’occuper les jeunes et de diminuer la délinquance juvénile. « Quand on vient laver nos voitures ici, on est vraiment satisfait. C’est pour dire un petit message au gouvernement pour qu’ils aident vraiment les jeunes. Ce que moi je vais dire, ce que les jeunes-là font, c’est pour éviter la délinquance, pour ne pas rester dans les rues, se mettre à s’attaquer aux gens et prendre ce qu’ils ont. C’est pour ne pas rester dans le quartier pour fumer de la drogue qu’ils ont opté pour cette activité. Ce qu’ils font là, moi quand même je l’apprécie », a-t-il indiqué.

Interrogés sur les frais à payer pour l’occupation de l’endroit où se fait le lavage, les jeunes n’ont pas voulu répondre, de peur de représailles de la part des autorités communales. Selon eux, à chaque fois qu’ils en parlent dans les médias, certains responsables de la mairie viennent les racketter ou les intimider.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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