Un accusé à la barre : « ils ont cherché des armes et sont venus nous filmer avec »

Le procès de trois présumés bandits s’est ouvert hier, mardi 04 février 2020, devant le tribunal criminel de Dixinn. Amadou Sayon Camara alias « Mike River », Louis Loua dit « Koffi » et Félix Houphouët Mara, sont poursuivis pour vol à main armée, association de malfaiteurs et complicité. Tous, ont rejeté les faits mis à leur charge, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Cette affaire remonte au mois d’avril 2016. A cette époque, des hommes armés auraient attaqué nuitamment le domicile d’un citoyen nommé Mamadou Sanoussy Diallo, situé au quartier Foula Madina, dans la commune de Ratoma. Quelques jours seulement après attaque, ces trois accusés ont été mis aux arrêts et placés sous mandat de dépôt le 21 avril 2016. Après quatre ans environ de détention à la maison centrale de Conakry, ils ont comparu ce mardi devant le tribunal de Dixinn pour être jugés.

A la barre, Amadou Sayon Camara a plaidé non coupable. Il assure qu’il ne connaissait même pas avec ses coaccusés avant leur incarcération. « Ce sont deux de mes petits qui se sont battus dans le bureau de l’administrateur du marché de Foula Madina à cause d’un ordinateur. C’est après cette bagarre que mon nom a été cité. Et 10 minutes après, des agents sont venus me mettre aux arrêts. L’agent qui m’a arrêté m’a dit que c’est quelqu’un qui a cité mon nom dans le cadre d’un vol à main armée. Une attaque qui a eu lieu à 2 heures du matin au domicile de monsieur Sanoussy Diallo. Mais, je n’ai jamais vu cette victime et je n’ai jamais détenu ou manipulé une arme. Et, on ne nous a pas arrêté au même moment ni au même endroit. On ne se connaissait même pas auparavant », a-t-il dit.

Même son de cloche chez Félix Houphouët Mara, qui dit n’avoir jamais détenu une arme de sa vie. Selon lui, les officiers de police qui ont mené l’enquête préliminaire ont pris des armes ailleurs pour leur donner et les filmer avec. « Aucune arme n’a été saisie sur nous. Lorsqu’ils nous ont arrêtés, ils ont cherché des armes et ils sont venus nous présenter et nous filmer avec. Ils nous ont fait sortir à la télévision nationale avec ces armes. Mais on ne savait pas où ils ont enlevé ces armes », soutient l’accusé.

Le troisième accusé, Louis Loua dit Koffi, est un agent de la garde pénitentiaire, en service à la maison centrale de Conakry. Comme ses prédécesseurs, il jure aussi ne rien savoir sur cette attaque armée. « Je ne connais rien de cette affaire de vol à main armée. J’étais à la maison centrale, dans le bureau du régisseur monsieur Kassé. Ce jour, j’étais l’officier chargé de contrôler ce qui se passe à la maison centrale. C’est là-bas qu’ils sont venus m’arrêter. A la maison centrale, il n’y a pas d’armes, il n’y a que des bâtons, et je n’ai pas une arme personnelle », s’est-t-il défendu.

Après avoir écouté les trois accusés, le tribunal a renvoyé le dossier au 17 février 2020, pour la comparution de la partie civile.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527

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