Guinée : un officier et sa mère jugés à Conakry

Le colonel Togbace Maomi et madame Gnana Mara, sont jugés au tribunal correctionnel de Dixinn pour des faits de menaces, coups et blessures volontaires, enlèvement de bornes. La plaignante dans cette affaire, madame Maimouna Soumah, accuse les deux de l’avoir violentée et menacée à l’aide d’une arme à feu suite à un problème domanial qui les oppose. Appelés à la barre hier, jeudi 06 février 2020, les deux prévenus ont nié les faits pour lesquels ils sont jugés, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, c’est madame Maimouna Soumah qui a porté plainte contre le Colonel Togbace Maomi et sa mère, Gnana Mara, pour des faits de coups et blessures volontaires, menace de mort et enlèvement de bornes. Ces infractions auraient été commises au quartier Kobaya, dans la commune de Ratoma, au début du mois de mai 2018. La plaignante et les deux prévenus, qui comparaissent libres, se sont succédé à la barre pour livrer leur version des faits.

Selon Maimouna Soumah, elle a été physiquement agressée le 2 mai 2018 par madame Gnana Mara et ses fils sur sa parcelle, située au quartier Kobaya. Elle a également laissé entendre qu’avant cette date, elle avait été victime d’agression verbale et de menace de mort de la part des deux prévenus. « Tout tourne autour de ma parcelle dont monsieur Togbace Maomi veut s’accaparer à Kobaya. Pour la première fois, Siaka Camara qui est un de mes proches, a envoyé des agrégats sur le terrain. Madame Gnana Mara s’est opposée. Elle n’a pas accepté qu’il verse les agrégats sur les lieux. Elle avait dit que la parcelle appartenait à son fils et c’est là-bas qu’elle est en train de faire son jardin potager. Elle s’est couchée sur le terrain en disant que c’est sur son corps que les agrégats seront versés. Finalement, le chauffeur est parti avec les agrégats ».

Poursuivant, Maimouna Soumah a dit que lorsque les maçons sont venus faire le soubassement, « le Colonel Togbace Maomi s’est servi de son pistolet pour les menacer. Il m’a aussi menacé de mort au téléphone de Siaka Camara quand j’étais à Londres. Il a dit que la parcelle lui appartient et que si je le trouve là-bas, il va me tuer. C’est ce qu’il m’a dit au téléphone de Siaka Camara », a-t-elle expliqué.

En outre, Maimouna Soumah soutient que lorsqu’elle est revenue de Londres, elle a été violentée physiquement par madame Gnana Mara et ses fils. « Quand je suis revenue de Londres, je suis allée sur le terrain. Un gendarme est sorti de la concession pour me donner un coup au niveau de l’œil. Un autre est venu me poignarder avec un couteau. Et madame Gnana Mara m’a donné une paire de gifles. Ils m’ont tabassé, ils m’ont traité de prostituée. Ils ont voulu me tuer ce jour. C’est grâce aux gens que j’ai pu me sauver », soutient-elle à la barre.

Les deux prévenus vont rejeter en bloc les accusations de la plaignante. Le Colonel Togbace Maomi a dit que le jour de l’altercation entre la plaignante et sa famille, il était en mission à Faranah. Il soutient n’avoir jamais échangé au téléphone avec Maimouna Soumah, encore moins porté main sur elle. « D’abord, je n’ai jamais rencontré cette dame. Je n’ai jamais porté un coup à cette dame et je n’ai jamais enlevé des bornes. La première fois que j’ai connu cette dame, c’est au PM3 lorsqu’elle a porté plainte contre moi. La deuxième fois, c’est lors du transport judiciaire effectué sur le terrain. Et la troisième fois, c’est au tribunal ici. Donc, je ne l’ai jamais connue auparavant ».

Gnana Mara, âgée de 77 ans, mère du Colonel Togbace Maomi, va abonder dans le même sens que son fils. « Ils sont venus avec le camion pour verser les agrégats sur la parcelle de mon fils. Je me suis opposée. Ils sont finalement partis. Mais, je n’ai jamais touché ou insulté quelqu’un. Le jour où il y a eu les violences, le 02 mai 2018, j’étais à Bonfi chez mon petit frère. Je vous demande d’interroger les témoins. S’ils disent que ce jour ils m’ont vu administrer des coups à Maimouna Soumah, il faut me condamner à 20 ans. J’ai mes 77 ans, je ne peux pas frapper celle-là ».

Le dossier a été renvoyé au 13 février 2020 pour la comparution des témoins et la suite des débats.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

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