Manque d’électricité à Conakry : le calvaire des gérants des centres informatiques de Kipé

Bountouraby Soumah, gérante principale du centre Prest-infos

Depuis un bon moment, le courant électrique se raréfie dans la capitale guinéenne. Une pénurie qui affecte de nombreux citoyens dont les activités sont liées à l’électricité. C’est le cas des centres de prestation informatique, sérieusement affectés par ce manque d’électricité. Le quartier de Kipé, dans la commune de Ratoma, est l’un des endroits qui souffre le plus de cette situation, plongeant dans l’angoisse les gérants des centres de prestation informatique, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mohamed Kaba, gérant principal centre Infoline à Kipé

Mohamed Kaba est gérant principal du centre Infoline à Kipé. Les coupures récurrentes de courant sont un véritable casse-tête chinois pour lui et affectent la rentabilité journalière. « Ce manque d’électricité pendant toute la journée à Kipé a un impact sur notre chiffre d’affaires journalier, parce qu’il baisse de 70% contrairement à une augmentation de 80% lorsque nous avons constamment le courant. Il faut le dire, à cette période de pénurie du courant, nous sommes obligés de récuser beaucoup des travaux de nos clients. Cela est désolant dans une capitale comme Conakry. Vous vous rendez compte qu’avec ces coupures intempestives du courant dans notre zone, si nous devons mettre 200.000 GNF de cambrant par jour dans notre groupe électrogènes, qu’est-ce qu’on aura comme recette journalière ? Vraiment, nous sommes dans ce désarroi-là tous les jours parce que c’est à travers nos centres de prestation que nous arrivons à nourrir à nos familles ».

Poursuivant, Mohamed Kaba invite le gouvernement à revoir sa copie. « On nous parle du barrage hydro-électrique de Kaléta mais, je ne vois aucun impact positif de ce barrage parce que nous vivons toujours le même calvaire, le même manque d’électricité dans notre capitale. Quel dommage ! Il faudrait que ce gouvernement revoie sa politique de fourniture en électricité à la population ».

Bountouraby Soumah, gérante principale du centre Prest-infos

Même son de cloche chez Bountouraby Soumah, la gérante principale du centre Prest-infos, au quartier Kipé, qui voit sa recette journalière baisser chaque jour un peu plus à cause du manque d’électricité. « Ces coupures récurrentes du courant à Kipé jouent négativement sur nos rentabilités journalières parce qu’à cette période de galère électrique, nous pouvons juste avoir 10 clients par jour et ça, la majeure partie viennent pour des photocopies. Il faut signaler que cette période de disette du courant à Kipé, notre recette ne peut s’estimer qu’à 100 mille GNF par jour. Par contre, lorsqu’il y a le courant constamment, on peut s’en sortir avec un montant de 300 à 400 mille GNF par jour ».

Bountouraby Soumah invite le gouvernement à œuvrer pour que le courant soit constant une fois pour toute. « Vraiment, nous demandons à l’Etat de régulariser notre courant pour que nous autres qui avons ces centres qui fonctionnement obligatoirement avec le courant, puissions gagner notre pain du jour. Avec ce barrage de Kaléta qui nous avait donné espoir, on est complètement déçu. C’est malheureux pour ce gouvernement qui nous a fait des commentaires hallucinants autour de ce barrage ».

Léon Kolié pour Guineematin.com

Tél.: 661 74 99 64

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