Des jeunes de la Forêt en colère : « si Dadis n’est pas là, nous n’allons pas faire d’élection…»

Moussa Dadis Camara, ancien président de la junte militaire guinéenne
Moussa Dadis Camara, ancien président de la junte militaire guinéenne

« Dites au chef de l’Etat que pour les élections à venir, il faut que notre frère soit maintenant là. Comme ils disent de le juger, il n’a qu’à maintenant venir pour qu’on le juge ici. S’il n’est pas là, nous n’allons pas faire d’élection. Cela n’est pas une affaire de Nzérékoré seulement, c’est de Guéckédou jusqu’à Lola », a martelé François Edouard Koné.

Alors que le débat sur la nouvelle constitution et le couplage des législatives et du référendum fait rage et divise les Guinéens, certains citoyens de la région forestière affichent clairement leur position. A l’occasion d’une réunion tenue au quartier Nienh, dans la commune urbaine de N’zérékoré le mercredi, 05 février 2020, des jeunes ont conditionné leur participation à ces consultations au retour de Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte militaire qui a succédé au président Conté en 2008, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Des émissaires du président Alpha Condé sont en séjour en Guinée forestière. La démarche vise à sensibiliser les citoyens sur la nouvelle constitution, mais aussi sur le couplage des législatives et du référendum le 1er mars 2020. Les jeunes de la région forestière ont saisi l’occasion pour dénoncer les attitudes du préfet et du gouverneur de la région.

Eugène Loua, responsable de la jeunesse du quartier Gonia 3

C’est le porte-parole des jeunes de la région forestière, Eugène Loua qui a campé le décor en laissant entendre qu’ils ne veulent plus de ces deux administrateurs territoriaux. « Nous souhaitons la bienvenue à la délégation de Conakry et nous leur disons merci d’être venu. Nous avons aussi des messages que nous voulons que vous rapportiez au chef de l’Etat. En premier lieu, l’arrestation de Fassou Goumou, nous n’avons vraiment rien compris dedans. Au delà de cela, il ya certains de nos amis qui ont été arrêtés ici depuis un temps et qui sont jusque là détenus en prison comme, Michel Belcos Kolié. Nos amis nous ont chargés de vous dire que le gouverneur et le préfet nous intimident souvent ici. Comprenez bien ceci et transmettez-le au chef de l’Etat : nous ne voulons plus d’eux. S’ils étaient là, on allait dire ça devant eux. Ils nous ont tous mélangés ici et ne font qu’arrêter des citoyens. Ils nous arrêtent un à un. Comme c’est à cause de cela ils sont venus ici, nous disons que nous ne voulons plus d’eux ».

Abondant dans le même sens, François Edouard Koné, président de la jeunesse forestière, a dénoncé le kidnapping institué en règle par les autorités de N’zérékoré. « J’aurai voulu que les personnes qui sont vraiment intéressées par ces messages soient là. Je veux parler du préfet et du gouverneur. Parce qu’ils sont vraiment spécialistes en kidnapping. Nous n’interdisons pas que la justice fasse son travail. Mais, quand on arrête quelqu’un, les raisons doivent être bien fondées. Ce n’est pas la première fois qu’une personne se donne la mort par pendaison. C’est à cause de ça qu’on kidnappe notre frère (Fassou Goumou) la nuit pour l’envoyer comme ça ? Donc, et le préfet et le gouverneur, nous ne voulons plus d’eux. Peut être que d’autres personnes viendront après, mais pour le moment, ceux-là, nous ne voulons plus d’eux ».

 

Parlant des élections législatives et du référendum, annoncés pour le 1er mars prochain, les jeunes ont dit qu’il n’y aura pas de campagne électorale et de vote en forêt tant que Dadis n’est pas là. « Dites au chef de l’Etat que pour les élections à venir, il faut que notre frère soit maintenant là. Comme ils disent de le juger, il n’a qu’à maintenant venir pour qu’on le juge ici. S’il n’est pas là, nous n’allons pas faire d’élection. Cela n’est pas une affaire de Nzérékoré seulement, c’est de Guéckédou jusqu’à Lola », a martelé François Edouard Koné.

Pour ce qui est du référendum constitutionnel, le président de la jeunesse forestière a fait preuve de prudence. « Le référendum dont on parle, nous ne le refusons pas puisque selon vous c’est légal. Mais, c’est le contenu qu’on peut refuser. Nous n’en connaissons pas le contenu. C’est pourquoi nous disons que nous ne sommes pas pour ».

En réponse, Dr Niankoye Edouard LAMAH, ministre conseiller à la présidence, a dit avoir pris bonne note des réclamations de la jeunesse et promet de le transmettre à qui de droit. Parlant du cas Dadis, Dr Niankoye Edouard LAMAH a laissé entendre que le dossier est prêt.

De N’zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

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