Justice de la CEDEAO : vers le procès entre les victimes de Kaporo-rails et l’Etat guinéen à Abuja

Elhadj Bachir Barry, président de la commission juridique du collectif des victimes de Kaporo-rails, Kipé2 et Dimesse
Mamadou Samba Sow, porte-parole du collectif des victimes de Kaporo-rails, Kipé2 et Dimesse

L’annonce a été faite hier, vendredi 21 février 2020, à l’occasion d’une cérémonie commémorative de la première année du déguerpissement forcé des habitants de Kaporo-rails, Kipé2 et Dimesse, dans la commune de Ratoma.

Selon Mamadou Samba Sow, le porte-parole du collectif des victimes de ce déguerpissement perpétré par l’Etat guinéen à travers le ministère de la ville et de l’aménagement, le procès intenté contre l’Etat guinéen à la cour de justice de la CEDEAO (commission économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) s’ouvrira le 24 mars prochain à Abuja, au Nigeria.

« Nous attendons un transport judiciaire sur les lieux (Kaporo-rails, Kipé2 et Dimesse). Mais, l’audience est fixée au 24 mars à 10 heures à Abuja. Nous espérons que les juges seront là (en Guinée), même si le contexte politique actuel du pays n’est pas favorable à de tels déplacements », Mamadou Samba Sow.

A la faveur d’une conférence de presse qu’il a tenue récemment, dans le cadre du marketing de communication gouvernementale, le ministre de la ville et de l’aménagement du territoire avait laissé entendre que « le collectif des victimes de Kaporo-rails, Kipé2 et Dimesse avait été débouté par la cour de la CEDEAO ». Le ministre Ibrahima Kourouma s’efforçait notamment à justifier, devant les journalistes, le bien-fondé de ces opérations de déguerpissement qui avait eu lieu sans aucun dédommagement des victimes.

Mais, pour le président de la commission juridique du collectif des victimes de Kaporo-rails, Kipé2 et Dimesse, Elhadj Bachir Barry, cette déclaration du ministre Ibrahima Kourouma « est un mensonge grossier » dénué de tout fondement.

Elhadj Bachir Barry, président de la commission juridique du collectif des victimes de Kaporo-rails, Kipé2 et Dimesse

« On a entendu beaucoup de choses depuis notre déguerpissement. On a même entendu que nous avons été déboutés à Abuja par la cour de justice de la CEDEAO. C’est grossier comme mensonge de la part de quelqu’un qui parle au nom de l’Etat… Le procès est prévu pour le 24 mars prochain. On nous a fait du tort, mais nous croyons à la justice sur terre, avant même la justice divine qui ne va pas manquer… On parle de la force de l’Etat qui a détruit la vie de ses citoyens. Car, une maison, c’est une vie. Mais, moi, je dis que ce sont des agents de l’Etat qui ont trahi l’Etat. Parce que l’Etat est censé être au service des citoyens. Et, celui qui occupe une fonction au sein de l’Etat, qui oppose l’Etat aux citoyens, il aura trahi l’Etat… C’est ce qui s’est passé à Kaporo-rails où on n’est venu détruire tout un quartier au nom de l’Etat. Ils ont détruit la vie des gens qui y étaient, ils ont opposé les citoyens à l’Etat », a déploré Elhadj Bachir Barry.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tél. : 622 97 27 22

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