Procès de Sheikh Affan : les débats de fond s’ouvrent demain mardi à Mafanco

Sheick Affan

Le procès de Cheick Ahmed Fofana, plus connu le nom de Sheikh Affan sur les réseaux sociaux, s’est poursuivi ce lundi, 24 février 2020, au tribunal de première instance de Mafanco. Il est poursuivi pour menaces de mort, diffamation, injures et diffusion de données portant atteinte à la dignité humaine par notre confrère Mohamed Mara, journaliste à la radio Espace FM. Les débats de fond n’ont pas pu se tenir dans cette affaire à cause des exceptions soulevées par la défense. Après avoir statué sur ces exceptions, le tribunal a renvoyé l’affaire à demain, mardi 25 février 2020, pour l’ouverture des débats, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Sheikh Affan a été appelé à la barre où il a décliné son identité. Puis, ses avocats ont commencé par soulever une question préjudicielle en ce qui concerne la citation qui vise leur client puisqu’il y en avait deux. « Monsieur le président, avant de commencer les débats, nous voulons savoir laquelle des citations qui vise notre client doit être abordée, puisque nous sommes avec deux citations directes contre la même personne », a fait savoir Me Lancinè Sylla.

Sur cette première exception, les avocats de la défense n’obtiendront pas gain de cause. Mais, cela n’a pas découragé Me Lancinè Sylla qui a soulevé une autre exception, portant cette fois-ci sur le délai de comparution du prévenu. Une demande qui a soulevé de longs échanges entre le ministère public, la partie civile, et la défense.

Finalement, le juge Amadou Kindy Baldé va statuer en rejetant cette seconde exception avant de renvoyer l’affaire à demain mardi, 25 février 2020, pour l’ouverture des débats.

Ce second revers n’a pas été du goût de maître Lanciné Sylla, avocat de Sheikh Affan. « Lorsqu’une personne est citée à comparaître devant un tribunal correctionnel, les dispositions des articles 658 et 659 du Code de Procédure Pénale prévoient clairement que l’intéressé bénéficie d’un délai de comparution. Ce délai est de huit jours lorsque la partie citée réside dans le ressort du tribunal, comme c’est le cas dans la présente affaire. Nous avons été étonnés de voir que le tribunal renvoie cette affaire pas pour la huitaine, pas pour la quinzaine, alors que tout le monde sait que traditionnellement, les renvois devant nos juridictions correctionnelles, et même criminelles, sont d’une semaine à deux semaines.

Mais contre toute attente, le renvoi a été fait pour demain, comme si le tribunal était obligé de suivre la marche que lui dicte la partie civile. C’est une situation qui nous inquiète parce que le tribunal ne doit pas être là pour satisfaire les desiderata de la partie civile. Le tribunal doit être là pour appliquer la loi dans toute sa rigueur. Le fait de renvoyer l’affaire pour demain, cela n’est pas conforme aux usages, aux pratiques de nos juridictions. C’est très déplorable que cela arrive », a-t-il laissé entendre.

Par contre, c’était la satisfaction dans le camp de Mohamed Mara, notamment de son avocat maître Pépé Antoine Lama. « Les velléités dilatoires de la défense de bien vouloir éterniser cette procédure ont tendance à s’éteindre. Vous avez suivi tout au long du débat, la défense est partie d’exception en exception, d’incident en incident. Malheureusement, nous avons eu la chance de tomber sur un tribunal composé par un magistrat talentueux, très aguerri, qui ne se laisse pas surprendre. La défense, dans un premier temps, a voulu entretenir la confusion en faisant allusion à deux citations qui selon elle n’avait pas le droit d’avoir lieu.

Heureusement sur siège, le tribunal a mis les choses au point en retenant que c’est la citation servie le 18 pour l’audience du 23 décembre qui avait saisi le tribunal. Cette question était évacuée, cette même défense, qui avait déjà bénéficié d’un renvoi, est revenue encore, dans sa manœuvre toujours de perpétuer cette procédure, solliciter un autre renvoi sur le fondement à tort de l’article 659 du Code de Procédure Pénale. Nous sommes opposés, mais enfin de compte, c’est la décision du tribunal qui est au-dessus de tous », a indiqué l’avocat.

Pour finir, maître Pépé Antoine Lama a dit que ce dossier va faire trembler. « Nous serons là prêts à aborder ce dossier parce que c’est un dossier solide comme du béton. C’est un dossier qui va faire trembler, un dossier qui va mettre fin à des communications à tendance communautaristes, un dossier qui va sanctionner des comportements violents parce qu’il faut le dire, les faits reprochés à Sheikh Affan sont suffisamment graves. Ils sont de nature à menacer la paix publique. »

Il faut rappeler que Cheick Ahmed Fofana, chantre de l’ethnocentrisme et du régionalisme sur les réseaux sociaux, avait été condamné en 2013 pour escroquerie avant d’être gracié en 2015.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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