Dans un courrier daté d’hier, lundi 24 février, le Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre a instruit les commandants des garnisons militaires du pays à être en alerte maximale. Dans le même courrier, demande a été faite aux commandants des quatre régions militaires du pays d’organiser des patrouilles diurnes et nocturnes du 28 février au 3 mars 2020. Joint au téléphone dans l’après-midi de ce mardi, Ibrahima Diallo, coordinateur des Opérations du FNDC, dit que cette mesure prouve l’inquiétude du président Alpha Condé qui veut ainsi abattre sa dernière cartouche pour s’accrocher.
« Lâché par tout le monde, Alpha Condé abat maintenant sa dernière carte qui est de faire intervenir l’armée pour faire passer son coup d’Etat constitutionnel. Donc pour nous, à travers la fuite de ce document, nous comprenons que l’armée se range de plus en plus du côté du peuple. Nous appelons donc les militaires, et nous les savons nombreux, à qui il reste encore l’amour de leurs compatriotes, à ne pas leur tirer dessus. Et nous demandons encore une fois à l’armée guinéenne de préférer la protection des 12 millions de guinéens qu’à une seule personne au détriment de la loi », a laissé entendre Ibrahima Diallo.
Poursuivant le responsable des opérations du FNDC soutient que malgré cet appel à l’armée, le peuple de Guinée va empêcher la tenue du double scrutin du 1er mars 2020. « Nous allons empêcher la tenue de ces élections. Ce document, il faut le positiver. Parce que vous savez que ce document-là est adressé aux commandants des zones, c’est-à-dire pas plus de 5 personnes. Donc, si ce document-là a fuité, ça veut dire autant que les forces de défense et de sécurité ont pris conscience et ses éléments sont en train de se ranger de plus en plus du côté du peuple de Guinée. Donc nous, nous ne pouvons être que rassurer et demander à l’armée guinéenne de rester du côté du peuple, de rester républicaine, de ne pas accompagner une personne dans la violation. L’article 6 de la constitution dispose qu’aucun agent n’est obligé d’appliquer un ordre manifestement illégal. Donc, la constitution les protège déjà ».
Pour Ibrahima Diallo, la mobilisation doit continuer. « Le peuple est souverain, le peuple doit s’en féliciter et continuer à se mobiliser pour empêcher ce coup d’Etat constitutionnel, et aujourd’hui nous sommes galvanisés par la fuite de ce document et nous savons encore une fois aujourd’hui que l’armée commence à prendre conscience et à s’approcher de plus en plus de la cause du peuple de Guinée dans le respect de la loi ».
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 621 09 08 18