Retrait de l’OIF du processus électoral : l’incompréhension de Fodé Mohamed Soumah

Fodé Mohamed Soumah, président du parti Génération Citoyenne (GECI)
Fodé Mohamed Soumah, président du parti Génération Citoyenne (GECI)

Le retrait de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) du processus électoral en cours en Guinée est diversement apprécié par les acteurs politiques. Fodé Mohamed Soumah, président du parti Génération Citoyenne (GéCi), engagé dans la course pour les contestées législatives du 1er mars prochain, ne cache pas son incompréhension devant cette prise de position de l’OIF. Il l’a dit dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce mardi, 25 février 2020.

Fodé Mohamed Soumah, jusqu’à récemment membre du FNDC, se dit surpris du retrait de l’OIF à la derrière minute du processus électoral et dénonce le manque de communication de cette organisation. « Ma réaction ? C’est la surprise. Je ne peux pas comprendre qu’on ait poursuivi un processus et qu’au dernier moment on se retire. Je ne connais pas les tenants et aboutissants, mais j’imagine, s’il avait les signaux d’alerte, l’OIF devait dès le départ les relever afin que ça soit corrigé…

J’imagine l’OIF, qui est là depuis la présidentielle, se devait de tirer la sonnette d’alarme dès le départ afin d’apporter les corrections. Mais, je ne comprends pas qu’au dernier moment, à quelques jours de l’élection… Donc, il y a eu absence de communication et je crois que l’OIF aurait dû alerter l’opinion nationale et internationale sur le fait qu’elle a dit à la CENI d’apporter des correctifs qu’ils n’ont pas encore effectués et qu’à date etc. Mais, vu l’absence de communication et qu’à quelques jours elle se retire, nous restons dubitatifs », a-t-il laissé entendre.

Pour Fodé Mohamed Soumah, l’OIF est bien crédible mais ne s’est pas réveillée tôt pour permettre à la CENI de corriger ce qui devait l’être. « Je ne comprends pas pourquoi, après une expertise dans plusieurs Etats depuis de longues années, l’OIF qui est en Guinée depuis 2009 dix ans après, n’a pas su prendre le taureau par les cornes dès le départ, pour nous dire voici ce que nous attendons, voici ce que nous exigeons, voici ce que nous voulons. Si ce n’est pas fait à temps et mis en œuvre, on se retire. Mais, l’OIF ne peut pas se taire et se retirer au dernier moment comme ça. Parce que l’OIF, ce n’est pas le gouvernement guinéen qui improvise, ce n’est pas non plus nos politiciens qui improvisent.

L’OIF, c’est une institution internationale qui a une expertise avérée. Il peut savoir dès le départ si le processus arrivera à terme et si le travail de la CENI sera accepté ou inacceptable. Mais, ils ne peuvent pas, à quelques jours des élections, se retirer, sachant que les bulletins sont imprimés, sachant que les gens ont battu campagne, sachant que les gens se préparent à aller aux élections. Donc, l’OIF aurait dû se réveiller plus tôt avant même le début de la campagne pour dire que le chronogramme que vous avez fixé n’est tenable, le processus, tel il est engagé, ne pourra pas assurer la crédibilité du vote. Vous croyez que si l’OIF avait dit la date du 16 février n’était pas tenable, il y aurait eu autant de candidatures ? »

Cette mesure ne va pas tout de même pas freiner le processus électoral, soutient le président de la GéCi. « Non! Aujourd’hui, on ne peut pas s’arrêter à mi-parcours… En tant que compétiteur et qui a prévu une campagne effrénée d’un peu plus d’un mois et demi, je ne vois pas pourquoi on s’arrêterait à si bon chemin après avoir fourni autant d’efforts à Conakry, dans les préfectures et à l’international. Donc, nous sommes obligés d’accompagner le processus advienne que pourra », a lancé monsieur Soumah.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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