Conakry : des gendarmes accusés d’exactions dans une concession à Koloma2

madame Kadiatou Barry, épouse de monsieur Satakary Bah
Sarakaty Bah, secrétaire fédéral de l’UFR

Comme annoncé précédemment, la journée hier, jeudi 27 février 2020, a été très mouvementée à Conakry. Sur fond de ville morte, l’appel à manifester du front national pour la défense de la constitution a paralysé les activités dans plusieurs endroits de la capitale guinéenne. Des accrochages ont été signalés par endroits de Conakry. Et, à N’Dantary, dans le quartier Koloma2, une équipe de gendarmes cagoulés aurait investi une concession appartenant à un responsable fédéral de l’UFR (union des forces républicaines) pour commettre des exactions.

Ces gendarmes auraient renversés des marmites (qui étaient sur le feu), cassé des thermos et dérobé des téléphones et de l’argent aux occupants de la concession de Satakaty Bah. Les agents auraient aussi molesté une jeune fille qu’ils ont finie par amener avec eux, a appris un journaliste de Guineematin.com qui est allé à la rencontre des victimes de cette bavure.

Selon les informations, c’est peu après midi que des gendarmes cagoulés et bien armés ont fait irruption dans la concession de l’opposant Satakary Bah. Ils se sont livrés à des exactions et proféré des menaces de mort à l’endroit des habitants de cette concession.

« Je suis fédéral de l’UFR. Cette étiquette a fait que je suis ciblé. Donc, je ne pouvais pas échappé à certaines exactions des forces de l’ordre. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, bien qu’on ne fût pas dans la rue comme l’avait demandé le FNDC, les agents ont fait une descente musclée dans ma concession. Les gendarmes étaient bien armés et cagoulés de sorte qu’on ne puisse pas reconnaître quelqu’un… Donc, ils sont venus, ils ont tout saccagé. Ils ont balayé de leurs pieds les marmites de nourritures qui étaient au feu. Ils ont braqué une arme sur moi en me demandant d’entrer, sinon ils vont me fusiller. Le temps pour moi de mobiliser les enfants au salon, madame a demandé aux agents ce qui ne va pas. Un d’entre eux a répondu : nous vous tuerons tous… Ils ont cassé des biens, volé des téléphones et l’argent de madame…C’est le président Alpha Condé qui a mis ces agents de sécurité en branle contre la population. Parce que c’est lui qui a incité à la violence… Moi, ça a fait 20 ans que je suis dans la politique. Je suis sûr que je suis ciblé aujourd’hui. Parce que ce qui s’est passé chez moi ici a été prémédité. Mais, tout ça ne changera à rien du combat que nous menons contre le troisième mandat », a expliqué monsieur Satakary Bah.

Très en colère contre les agents qui ont mis à terre leurs repas de la journée, madame Kadiatou Barry (l’épouse Satakary Bah) dit avoir été menacés de mort par les gendarmes qui, selon elle, lui ont dérobé plus de 600 mille francs guinéens.

madame Kadiatou Barry, épouse de monsieur Satakary Bah

« Les gendarmes sont venus nous trouvés en train de préparer. Ils ont renversé tout ce qu’on avait sur le feu. Le riz, la sauce (…), ils ont tout mis à terre. Moi, j’étais tranquillement assise ici. Un d’entre eux est venu braquer l’arme sur moi en disant que si je ne me lève pas tout de suite, il va tirer sur moi et rien n’en sortira. Et ça, c’est après qu’ils aient renversé nos repas, à moi et à mes voisines. Je lui ai répondu : tu peux me tuer, personne ne te dira quelque chose dans ce monde, ici bas. Mais, à l’au-delà, tu répondras devant Dieu. Tout ça, lui et moi, on parlait en soussou…Il est allé casser ma machine à coudre, toute neuve. Il a aussi pris la thermos qu’il a jetée loin, vers les toilettes. Ensuite, il a ramassé tous les téléphones (au nombre de trois) qu’on avait ici et l’argent de notre tontine que j’ai collecté aujourd’hui et qui s’élève à plus de 600 mille francs guinéens. Le même gendarme a pris l’argent que j’avais dans mon portefeuille. Il a cassé tout ce qu’il avait à portée de main », a confié Madame Kadiatou Barry.

Une autre femme qui réside dans la même concession que le couple Bah a aussi sa dose stupeur suite à ce comportement indélicat des gendarmes. Madame Fatoumata Bhoye Bah dit avoir enfermé de force dans sa maison par les agents cagoulés et armés.

Madame Fatoumata Bhoye Bah

« Ce qu’on a vécu ici de la part des gendarmes est vraiment déplorable. Ils sont venus nous trouvées en train de cuisiner. Certaines d’entre nous avaient presque fini. Ils ont tout renversé. J’avais des téléphones et de l’argent à côté, ils ont tout ramassé et parti avec. Ils nous ont contraints d’entrer dans la maison. Et, quand nous fûmes entrés, ils ont bloqué la porte. Difficilement, on n’en est sorti, après leur départ. Ils ont versé tous nos repas à terre. On n’a plus rien eu à donner à nos enfants. Ce sont nos voisines qui nous ont aidées à gagner à manger pour nos enfants », a relaté Madame Fatoumata Bhoye Bah.

A noter que de sources concordantes, une autre fille avait été sérieusement et finalement amené par les gendarmes pour une destination inconnue.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225 / 666919225

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