Arrestation d’opposants à N’Zérékoré : « ils sont soumis à toute sorte de torture » (Avocat)

Me Salifou Béavogui

Deux opposants guinéens ont été mis aux arrêts le jeudi, 27 février 2020, à N’Zérékoré. Leur avocat, qui s’est confié à un journaliste de Guineematin.com, dénonce des actes de torture dont ils sont victimes et exige leur remise en liberté.

Mamadou Aliou Barry et Ibrahima Bah, tous les deux membres de l’UFDG, ont été interpellés à l’occasion d’une manifestation appelée par le FNDC contre le projet de nouvelle Constitution que le président Alpha Condé veut faire adopter, et qui lui ouvrirait la voie à un troisième mandat.

Depuis le jeudi, 27 février, jour de leur interpellation, ils défilent entre le commissariat de police et le camp militaire de N’Zérékoré, explique leur avocat. Maître Salifou Béavogui dénonce une violation de la procédure, et surtout des actes de torture dont sont victimes ces citoyens.

« Quand ils ont été arrêtés, ils ont été conduits à la police. Dans l’ordre normal de la procédure, on devait les déférer au tribunal de première instance de N’Zérékoré, mais on continue à les garder à la police. Il semble que chaque matin, on les transporte au camp militaire, où ils sont soumis à toute sorte de torture et on les ramène à la police le soir », a-t-il expliqué.

Cet avocat, actif dans la défense des opposants à un troisième mandat pour le président Alpha Condé, s’insurge contre « ces agissements qui sont contraires à la loi. Je sollicite leur remise immédiate en liberté ou à défaut la saisine du tribunal. Et il en est de même pour des centaines de guinéens aussi qui sont aujourd’hui portés disparus, dont on n’a aucune nouvelle.

Je voudrais également profiter pour exiger que tous ceux-là qui ont été arrêtés à Conakry, notamment les dames de Matoto et de Matam, soient jugés le plus rapidement possible. Que leurs procès s’ouvrent dès lundi prochain pour que ces innocents soient libérés », a lancé maître Salifou Béavogui.

Depuis plusieurs semaines, les interpellations et kidnappings d’opposants à un troisième mandat pour le chef de l’Etat guinéen se multiplient tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Certains sont jugés et condamnés et ou acquittés, alors que d’autres sont détenus dans des lieux tenus secrets en dehors de toute procédure judiciaire.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
Tel. 628 12 43 62

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