Meurtre d’Ibrahima Diallo à Wanindara : « nous allons porter plainte » (famille)

Comme annoncé précédemment, la nouvelle journée de résistance active et permanente appelée par le FNDC, a fait un mort ce jeudi, 05 mars 2020, à Conakry. Elhadj Ibrahima Diallo, un apprenti tôlier de 17 ans, a été tué au quartier Wanindara, dans la commune de Ratoma. Une triste et choquante nouvelle pour les proches du jeune homme, qui ne comptent pas laisser passer « cette injustice ». Un reporter de Guineematin.com est allé à leur rencontre, peu après l’annonce de la mort du jeune.

Selon Mamadou Alpha Baldé, tôlier de profession et maître de la victime, Elhadj Ibrahima Diallo a été tué par des agents des forces de l’ordre alors qu’il se rendait à son lieu travail. « Aujourd’hui, je suis arrivé tardivement au garage, situé à la T6, et j’ai constaté qu’il (le défunt) est le seul absent. Je l’ai appelé au téléphone, il m’a dit qu’il est route pour le garage. Quelques minutes après notre échange, on m’a appelé pour me dire qu’on a tiré sur lui à la tête. Il a été tué par balle », témoigne ce citoyen.

Il se dit « choqué » et « révolté » par cette situation. « J’ai beaucoup d’apprentis, neuf (9) au total. Parmi eux, Elhadj Ibrahima Diallo était le plus poli. Il n’a jamais pris part à une manifestation. Lui, à chaque fois que tu le vois, s’il n’est pas au travail, c’est qu’il est en train de lire le coran. Ça fait mal de savoir que c’est lui, l’innocent, qui ne prend jamais part aux manifestations qu’on tue. Je suis triste et révolté », a dit Mamadou Alpha Baldé.

Selon nos informations, les parents biologiques de la victime sont au village (Koba, dans la préfecture de Dalaba). A Conakry, le jeune homme vivait chez son oncle maternel, Mamadou Lamarana Diallo. Très attristé par ce meurtre, le père de famille annonce qu’il va porter plainte pour réclamer justice.

« C’est dans l’après-midi de ce jeudi qu’on m’a appelé pour me dire qu’Elhadj Ibrahima Diallo a reçu une balle à la tête et qu’il a été admis à l’hôpital Sino-guinéen de Kipé. C’est à l’hôpital qu’on a su qu’il était déjà mort. Pour le moment, on ne sait pas qui a tiré sur lui. Mais, je sais quand-même qu’il y avait des gendarmes et des policiers au lieu où il a été tué.

La perte d’Ibrahima m’affecte énormément. Pendant tout le temps qu’on a vécu ensemble, il n’a fait du mal à personne dans la famille. S’il n’est pas au travail, il est avec son coran. Je suis triste. Ceux qui l’ont tué, l’ont fait exprès. Ibrahima ne manifestait pas, et même si c’était le cas, on aurait pu l’arrêter, le frapper ou même l’emprisonner. Mais, il ne méritait pas d’être tué ainsi. C’est pourquoi, si nous bénéficions de soutiens, nous allons porter plainte contre ceux qui l’ont tué », a laissé entendre Mamadou Lamarana Diallo.

A noter qu’une source hospitalière, contactée par Guineematin.com, a précisé que ce jeune n’a pas été tué par une balle, mais vraisemblablement par une bombe lacrymogène. Mais, ajoute la même source, seule l’autopsie, qui sera faite à l’hôpital Ignace Denn de Conakry, pourra déterminer exactement qu’est-ce qui est à l’origine de sa mort.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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