Accueil A LA UNE DPJ : les avocats du FNDC empêchés de voir Ibrahima et Koundouno

DPJ : les avocats du FNDC empêchés de voir Ibrahima et Koundouno

Des avocats du FNDC devant les locaux de la DPJ, le 7 mars 2020, à Conakry

Interpellés dans la soirée d’hier, vendredi 06 mars 2020, à Conakry, Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno, respectivement responsables des opérations et des stratégies du FNDC, sont mis en isolement. Les avocats du Front National pour la Défense de la Constitution se sont rendus ce samedi à la DPJ, où ils sont détenus, pour tenter de rentrer en contact avec eux. Mais, ils se sont vus refuser l’accès à leurs clients, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Au lendemain de « l’enlèvement » des deux leaders du FNDC par des hommes en uniforme encagoulés, au domicile d’Ibrahima Diallo, le collectif des avocats du FNDC a appris qu’ils seraient retenus à la Direction centrale de la Police Judiciaire. C’est ainsi que ce collectif a dépêché une délégation, composée de Me Mohamed Traoré, Me Salifou Béavogui et Me Thierno Souleymane Barry entre autres, pour aller les rencontrer et préparer leur défense. Mais, les avocats ont été bloqués au portail de la DPJ.

« Nous nous sommes retrouvés et on s’est dirigés vers la direction nationale de la police judiciaire, où nos clients sont censés être retenus. Nous avons trouvé un dispositif impressionnant au portail, nous nous sommes présentés et nous avons décliné le motif de notre présence. En réponse, l’officier chargé du portail, un capitaine, nous a notifié le refus de notre accès à nos clients, sur instructions de la hiérarchie. Il a dit qu’il a reçu des instructions que personne ne doit accéder aux leaders du FNDC », explique maître Salifou Béavogui.

« Nous avons contacté monsieur le procureur général pour l’informer de la situation. Il est intervenu, mais nous avons compris que c’était impossible. Nous avons appelé monsieur le bâtonnier, nous avons même pu joindre monsieur le directeur de la police judiciaire lui-même, qui nous a notifié que pour le moment, aucun contact n’est possible. Ce qui est très étonnant », ajoute-t-il.

L’avocat rappelle que la Constitution guinéenne donne le droit à tout citoyen, quelle que soit la gravité du crime qui lui est reproché, à l’assistance d’un avocat dès son interpellation. « C’est-à-dire, une seconde après son interpellation, il doit communiquer librement avec son avocat pour pouvoir organiser sa défense », souligne Me Salifou Béavogui.

Après avoir tenté tous les recours possibles, sans succès, les avocats se sont résolus à rentrer. Mais avant, ils ont fait venir un huissier de justice qui a constaté leur présence et le fait qu’ils n’ont pas pu accéder à leurs clients. L’avocat indique qu’ils en tireront toutes les conséquences du droit. « D’ores et déjà, nous rejetons systématiquement toutes les charges qui seront articulées contre eux.

Nos clients les rejettent et nous les rejetons. Nous pensons déjà qu’ils sont en train de nous cacher des choses, de cacher des choses à la procédure et nous savons qu’aucun juge ne peut valider une telle procédure. Dès lors que les droits de la défense ont été violés, ce dossier-là est déjà mis dans l’eau, il est déjà annulé. Et nous allons œuvrer pour son annulation, même devant la Cour Suprême », a promis maître Salifou Béavogui.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
Tel. 628 12 43 62

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