Déguerpis de Dar-es-Salam : « nous n’accepterons pas qu’un italien vienne s’approprier de nos terres »

Madame Djenabou Keita, habitante de Dar-Es-Salam

Des citoyens déguerpis de la décharge de Dar-es-Salam, dans la commune de Ratoma, réunis sur les lieux ce mercredi, 11 mars 2020, ont exprimé leur mécontentement. Ils accusent le gouvernement d’avoir donné la zone à un entrepreneur Italien qui pourrait y entreprendre des travaux. Ils ne l’entendent pas de cette oreille et comptent se faire entendre dans les prochains jours, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Un éboulement survenu à la décharge de Dar-es-Salam avait fait 8 morts en août 2017. Au lieu de chercher à transférer la décharge, située en pleine capitale, le gouvernement a préféré déguerpir les habitants des lieux. En mai 2019, une vaste et impitoyable opération de déguerpissement avait fini par avoir raison de la résistance des familles qui vivaient là depuis des dizaines d’années.

Mais, moins de deux ans après avoir été chassé des lieux, les anciens occupants de cette partie de Ratoma, ont exprimé leur colère ce mercredi. En effet, ils ont constaté la présence d’un entrepreneur Italien sur leurs anciennes propriétés.

Moussa Soumah , porte-parole des déguerpis de Dar6es-Salam

C’est ce qu’a expliqué Moussa Soumah, porte-parole des déguerpis du quartier Dar-es-Salam, qui dénonce l’expropriation de pauvres citoyens au profit de fortunés investisseurs. « C’était la semaine dernière. A notre grande surprise, nous avons aperçu sur notre terrain un Italien, accompagné de nos frères guinéens qui étaient entrain de prendre des mesures de plusieurs endroits du lieu déguerpissement. C’est là que nous sommes approchés d’eux pour leur demander qu’est-ce qu’ils comptaient faire ici. Ils nous ont répondu qu’au moment venu, ils vont nous sensibiliser. C’est ainsi qu’ils ont quitté les lieux. Donc, si vous voyez que nous sommes mécontents aujourd’hui, c’est à cause de ça. D’abord, nous n’accepterons pas qu’un Italien ou des turcs viennent s’approprier de nos terres pour des fins de travaux de construction. Pour ça, nous disons non, non et non. Donc, nous exigeons à l’Etat de nous restituer nos terres dans les jours qui suivent. Sinon, nous allons organiser une série de manifestations », a indiqué monsieur Moussa Soumah.

Madame Djenabou Keita, habitante de Dar-Es-Salam

Même son de cloche chez Madame Djénabou Keita, une autre habitante de Dar-es-Salam, victime du déguerpissement de mai 2019. Elle soutient qu’un étranger ne viendra pas occuper les lieux. « Je n’accepterai pas qu’une personne étrangère vienne s’emparer de notre patrimoine. Je lutterai jusqu’à mort, pour récupérer ce domaine qui nous a été retiré injustement par l’Etat. Parfois, quand j’observe mon ancienne demeure qui est aujourd’hui en ruine, je ne peux pas retenir mes larmes. Nous n’accepterons pas que cet italien, épaulé par ce gouvernement, vienne occuper nos terrains. Ça, il n’en est pas du tout question », a lancé la dame.

Léon Kolié pour Guineematin.com

Tél: 661 74 99 64

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