Guinée : Fodé Mohamed Soumah exige la tenue des législatives avant le 6 avril

Fodé Mohamed Soumah, président du parti GéCi
Fodé Mohamed Soumah, président du parti GéCi

Les multiples reports des élections législatives inquiètent les partis en lice, d’autant plus que nous sommes à moins d’un mois de la rentrée parlementaire. Beaucoup craignent aujourd’hui que ces élections ne puissent pas avoir lieu jusqu’en avril et que le président Alpha Condé décide de proroger une nouvelle fois le mandat de l’Assemblée nationale, élue en 2013. C’est le cas de Fodé Mohamed Soumah, le président du parti Génération Citoyenne (GéCi), qui a accordé un entretien à un journaliste de Guineematin.com, ce mercredi 11 mars 2020.

Ce n’est plus la sérénité aussi bien au RPG Arc-en-ciel, le parti au pouvoir, qu’au sein des formations politiques engagées dans le processus électoral. Après le report de la date du 1er mars, ces derniers s’attendaient à ce que le double scrutin législatif et référendaire se tienne le 15 mars, correspondant aux deux semaines annoncées par le président Alpha Condé. Mais, le président de la CENI est sorti hier pour annoncer que ce délai ne sera pas tenable. Fodé Mohamed Soumah, dont le parti est en lice pour les législatives, dénonce une cacophonie autour de la conduite du processus électoral.

« Par rapport à la déclaration du président de la République sur les deux semaines, j’ai eu à dire il y a quelque temps que je préférais que cette déclaration émane du président de la CENI. C’est le président de la CENI qui organise les élections. Et donc aujourd’hui, il ne faudrait pas qu’on aille vers une cacophonie. Le président de la République qui parle de deux semaines et le président de la CENI qui vient dire que ça ne pourra pas se faire, c’est ce qu’il faut éviter pour ne pas qu’il y ait de doute, surtout de la part de ceux qui sont en compétition », a réagi l’opposant.

Pour le président de la GéCi, tout doit être mis en œuvre pour que les législatives puissent se tenir dans un bref délai. Ce qui permettrait d’ouvrir la session parlementaire d’avril, appelée session des lois, avec la nouvelle Assemblée nationale. « Je dis que ces élections sont très importantes pour notre pays, parce qu’au moment où nous parlons, l’institution régulatrice des lois, c’est-à-dire le pouvoir législatif, est obsolète. Et donc, c’est l’un des trois pouvoirs que nous avons dans notre démocratie. Le plus tôt serait le mieux, d’autant plus que la rentrée parlementaire, par rapport aux textes, est fixée au 4 avril. Le 4 étant un samedi, j’ose espérer que la rentrée parlementaire se fera avec la nouvelle assemblée le lundi 6 avril…

Donc, ce n’est plus une question de date ; mais, c’est une question de choix politique où nous voulons avoir des institutions saines. Nous sommes maintenant dans l’expectative, nous attendons. Mais, je sais seulement que ces élections doivent avoir lieu et qu’elles auront lieu. Il n’est pas question qu’il n’y ait pas ces élections avant la rentrée parlementaire du 06 avril. Il n’est pas question que cette Assemblée, qui a joué les prolongations pendant près de deux ans, soit encore à l’hémicycle », a-t-il laissé entendre.

Fodé Mohamed Soumah invite maître Amadou Salif Kébé, président de la CENI, à prendre ses responsabilités pour sortir la Guinée de cette situation. « J’exhorte le président de la CENI à prendre ses responsabilités, si tant et si bien, si cette institution existe, si cette institution a le droit d’exister. Je leur dis que la Guinée a besoin de sortir de ce flou artistique. Nous voulons une nouvelle Assemblée nationale digne et légale », a lancé le président de la Génération Citoyenne.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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