Le rapport provisoire des experts électoraux de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), publié ce mercredi, 11 mars 2020, épingle le fichier électoral guinéen. Une information qui vient confirmer la position des experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et renforcer l’opposition dans sa démarche. Joint au téléphone, Saïkou Yaya Barry de l’Union des Forces Républicaines (UFR) dit que l’opposition a eu raison de ne pas aller aux élections.
Alors que la CENI vient de subir un autre camouflet par rapport au contesté fichier électoral, les opposants au régime d’Alpha Condé se frottent les mains. Selon ledit rapport, c’est au 2 millions 438 mille 992 « électeurs » qui doivent être retirés du fichier électoral.
Pour Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’UFR, ceci ne peut être qu’un motif de satisfaction pour l’opposition guinéenne. « Nous nous disons qu’il n’y a pas une autre réaction sinon de dire que l’Opposition a eu raison de ne pas participer à ces élections, parce que truquées à l’avance. La deuxième chose que nous demandons est que nous avons fait l’audit de ce fichier avec des experts recrutés de façon transparente, avec un financement des partenaires au développement et de l’OIF pour obtenir un fichier consensuel. Ce que nous réclamons, c’est qu’on obtienne un fichier consensuel et cela passe par le fait que chaque citoyen soit repassé devant un opérateur pour se faire enregistrer. La CEDEAO ne peut pas dire ce que les autres n’ont pas pu dire, surtout que la CEDEAO n’a envoyé que des ingénieurs informaticiens, alors que les experts que nous avions eu ont autre dimension qu’être ingénieurs informaticiens. Donc, nous nous en tenons à ce que nous avons demandé depuis toujours. C’est-à-dire le passage devant la machine pour se faire enrôler. Et ceux-là qui ne seront pas dedans, ne seront pas dedans. Nous avons un fichier truqué depuis le début et qui n’est plus un fichier électoral. Cela dit, il faut reprendre ce fichier pour obtenir un fichier consensuel », a-t-il recommandé.
Selon Saïkou Yaya Barry, les recommandations des experts de la CEDEAO sur le fichier électoral sont une manière d’aider Alpha Condé à sortir par la grande porte en l’amenant à renoncer à son projet de nouvelle constitution. « Je crois que les experts de la CEDEAO ont donné quand-même une échappatoire à Alpha Condé pour lui permettre de se raviser, de reculer afin de comprendre que la Guinée ne peut pas être en dehors de tous les pays qui prônent la démocratie. Et cela se prouve par le fait qu’aujourd’hui, ces élections n’auront pas lieu le 15 mars, comme il l’a prévu. Et donc, si c’est pour quelqu’un qui est réfléchi aujourd’hui, la CEDEAO lui a tendu une perche, lui Alpha Condé, pour qu’il renonce à ses velléités et de ressortir par la grande porte. ».
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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