Les partis politiques engagés dans la course aux élections législatives, plusieurs reportées, sont de plus en plus inquiets. La sortie médiatique de maître Amadou Salifou Kébé, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui annonce que le scrutin ne se tiendra pas le 15 mars 2020, jette davantage le doute dans l’esprit des partis engagés dans cette bataille. C’est le cas d’Abdoulaye Kourouma, président du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), interrogé par un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce mercredi, 11 mars 2020.
Alors qu’aucune date de la tenue du scrutin législatif n’est connue, les plaintes ne manquent pas dans les rangs des partis concernés par ces consultations. Pour Abdoulaye Kourouma, il y a un complot contre la Guinée qui fait qu’aucune date n’est encore donnée. « Il y a aucune raison que les élections continuent à être reportées, si ce n’est pas pour satisfaire des gens qui sont dans le complot contre la Guinée. Parce que quand je dis complot contre la Guinée, si le pouvoir n’est pas transmis de bonne manière, on a toujours des problèmes sociaux, politiques, économiques. Et si à chaque fois, il faut aller d’une transition ou d’un gouvernement d’union nationale pour la transmission du pouvoir, ce n’est pas vraiment avantageux pour l’avenir du pays », soutient le président du RRD.
Pour éviter de « tomber dans le piège du camp adverse », Abdoulaye Kourouma demande au gouvernement de prendre ses responsabilités et de trouver une date sans délai. « Je pense que la paix n’a pas de prix. Mais, il faut que le gouvernement fasse violence sur lui-même, qu’il essaye de se décider pour nous trouver une date, pour que nous partions aux élections, sans délai. Si non, s’il continue à suivre ce système, finalement nous allons nous retrouver dans un gouvernement d’union nationale ou dans une transition que le camp adverse est en train de chercher. Il ne faut pas se voiler la face », soutient-il.
D’ailleurs, Abdoulaye Kourouma s’interroge sur les intentions réelles de la communauté internationale. « Notre inquiétude, c’est la transmission du pouvoir dans une condition démocratique et apaisée. Je ne comprends pas à quoi la CEDEAO, l’Union Africaine et les Nations Unies jouent. Il faut se poser cette question. L’inquiétude que j’ai, c’est que des gens sont en train de dénoncer le fichier (les grands partis de l’opposition, ndlr) ; mais, ils ne sont pas parties prenantes dans les élections parce qu’ils ont opté pour le boycott. Ceux qui sont dans la compétition n’ont pas d’objection par rapport au fichier. A quoi ça sert d’auditer ce fichier si ceux qui demandent de l’auditer ne sont pas partie prenante et ceux qui sont partie prenante n’ont pas d’objection par rapport à ce fichier? », s’interroge le président du RRD.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
