Pas d’élections le 15 mars : ce qu’en disent certains militants du RPG Arc-en-ciel

Comme annoncé précédemment, le double scrutin législatif et référendaire, qui était attendu le 15 mars 2020, n’aura pas lieu à cette date. C’est le président de la CENI, maître Amadou Salif Kébé qui l’a annoncé, justifiant ce énième report par les travaux de la mission des experts de la CEDEAO, en cours. Cette situation est diversement appréciée par les partisans du RPG Arc-en-ciel, impatients d’aller aux urnes pour élire de nouveaux députés et adopter le projet de nouvelle Constitution. Interrogés par un journaliste de Guineematin.com, dans les rues de Conakry, plusieurs militants du parti au pouvoir ont exprimé ce qu’ils pensent de la non-fixation d’une nouvelle date pour la tenue de ce double scrutin. Peinés et inquiets, certains d’entre eux font conte mauvaise fortune bon cœur.

Mohamed Camara, rencontré au rond-point de la Tannerie : « en ce qui concerne ce nouveau report, c’est quelque chose qui n’est pas facile. Mais, ce que je peux dire, qu’il y ait élection ou pas, je prie d’abord pour que la paix règne en Guinée. C’est quelque chose qui m’a fait très mal, ça m’a touché profondément. Mais, ça ne doit pas être une source de conflit. C’est la politique. Ceux qui connaissent la politique savent que c’est une décision justifiée. Moi, je  suis un militant 100% du RPG, mais nous avons prié et fait de sorte qu’Alpha CONDE soit Président.

Et si Dieu a fait qu’il est devenu Chef de l’Etat, nous prions Dieu que s’il va quitter, qu’il le fasse dans la paix. Parce que quand tu as à faire avec un adversaire politique, il souhaite toujours que tu tombes pour laisser une mauvaise trace. Selon moi, le report des élections a été une bonne décision. La décision que le président de la CENI a prise, il y a certainement une raison. Je pense qu’ils ont pris cette décision ensemble, lui et le président de la République. Nous, en tant que militants du RPG, on ne peut que se soumettre à leur décision. Moi, j’ai confiance à la moralité Président de la République. »

Daouda Souaré, décorateur de profession, rencontré à Yimbaya : « si nos dirigeants ne veulent pas qu’on aille aux élections, on reste derrière eux. Lors du report de la date du 1er mars, j’avoue que j’avais fait une crise, je suis tombé. Je suis resté malade durant toute la semaine. C’est hier même que j’ai commencé à travailler. Parce que ça ne m’a pas plu du tout. Je ne m’attendais pas à cela. Quand la décision est tombée, j’étais vraiment malade. On a appris qu’il y a des gens qui ont pleuré dans les villages à cause du report. Mais après tout, j’ai fait une prise de conscience. Parce que j’ai compris que ce qu’il a dit est réel.

Quand même, ça ne me plait pas de reporter les élections à chaque fois. Ça décourage les militants qui n’analysent pas assez. Le Président, il est notre leader et ce n’est pas aujourd’hui qu’on l’a aimé. Ça fait combien d’années qu’on est derrière lui ? Ce n’est pas aujourd’hui qu’on va essayer de le haïr parce qu’il a fait un report, non. Mais, le report était par rapport à ce qu’il a dit. C’est quelque chose qui est dans la constitution, qu’on ne doit pas s’opposer à l’Union Africaine et à la CEDEAO. »

Samouka Bérété, administrateur civil : « en ce qui concerne le report pour la énième fois, je me suis senti un peu lésé dans mes droits. Mais qu’à cela ne tienne, je suis un citoyen et j’ai le droit de me conformer à la décision prise par les autorités. J’en suis sûr et certain que dans un bref délai, le Président va sortir un décret pour convoquer le corps électoral le plus tôt que possible. Ce n’est pas une surprise pour moi. Moi, depuis la sortie du président concernant le premier report, j’ai belle et bien écouter le discours, mais les gens n’ont pas compris. Le report à deux semaines, était consacré uniquement à l’arrivée des émissaires de la CEDEAO. Ils sont venus pour dix jours. Est-ce qu’après les dix jours, les élections pourraient être programmées ? Moi, je dis non. Je suis certain que les élections seront organisées le plus tôt que possible. »

Ibrahim Sacko : « pour moi, le nouveau report n’est pas une surprise. Mais je suis déçu davantage. Parce que rien n’est encore fait pour qu’on  puisse aller aux élections. Je ne suis pas du tout surpris parce que nos responsables ne veulent pas prendre une décision qui peut aider tout le monde. En tant qu’un jeune qui aime le RPG et qui veut l’avenir de notre pays, c’est très décourageant. Quand ça continue comme ça, beaucoup de militants qui n’ont pas été à l’école peuvent se décourager. Parce qu’ils ne savent pas réellement les causes pour lesquelles les élections sont à chaque fois reportées. Nos responsables devraient faire attention dans les prises de décisions. Nous les jeunes quand même, on en a marre. En Guinée, chacun défend son intérêt. Tout ce que je demande aux guinéens, c’est d’être unis et solidaires. »

Sékou CONDE, rencontré à la Tannerie : « c’est vrai que ça fait mal quand les militants se préparent à aller aux élections et qu’on reporte. Mais moi, je pense que c’est leur travail. Si la CENI dit que ça ne pourra pas marcher, il n’y a aucun problème à cela. On les laisse faire le travail pour qu’il y ait la paix. Moi-même je suis du RPG à 100%, je me sens à l’aise aussi. Je demande aux militants du RPG de garder leur sang-froid. Même si on faisait les élections à la fin de l’année 2020, je suis derrière eux. »

Propos recueillis par Mohamed DORE pour Guineematin.com

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