Fodé Oussou propose : le président de la CENI doit démissionner ou être mis aux arrêts

Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l'UFDG
Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG

La CENI n’a pas tardé à réagir suite à la publication du rapport de l’audit du fichier électoral guinéen effectué par la mission des experts de la CEDEAO. Le président de l’institution électorale, maître Amadou Salif Kébé, a publié un communiqué dans lequel il s’engage à mettre en œuvre les recommandations des experts, avant de donner une nouvelle date pour la tenue du double scrutin législatif et référendaire.

Une sortie étonnante pour Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG, qui s’attendait à mieux de la part du président de la Commission Electorale Nationale Indépendante. Pour lui, Me Kébé devait tout simplement démissionner et être arrêté et conduit en prison. « Dans un pays normal, quand un président de la CENI parvient à faire un travail comme ça, un travail qui devient la risée du monde entier, il devait purement et simplement démissionner où l’Etat prend sa responsabilité de l’arrêter et le mettre en prison.

Mais, au lieu de faire ça, le président de la CENI a l’intention de fixer la date des élections. Il reconnait hier que le fichier n’est pas bon, et, aujourd’hui, il veut fixer la date des nouvelles élections. Mais, quand quelqu’un raisonne comme ça, on arrive à la conclusion que sur le plan mental, ça va pas bien pour lui. Parce que tu ne peux pas enlever les 2 438 992 électeurs dans la machine, alors qu’ils sont en train de marcher avec leurs cartes d’électeurs dans la rue, pour ensuite dire c’est bon… Quand un fichier est comme ça, on ne peut pas aller aux élections », a dit l’opposant.

En ce qui concerne le rapport d’audit des experts de la CEDEAO, le président du groupe parlementaire des Libéraux-Démocrates à l’Assemblée nationale trouve qu’il confirme ce qui était déjà connu, mais il relève des zones d’ombre dans les recommandations. « Je pense que les experts de la CEDEAO ont fait un peu du copier-coller, tout en donnant un rapport plus accablant que celui de l’OIF. Ça veut dire qu’aujourd’hui, tout le monde est d’accord que ce fichier-là n’est pas bon. Dans leurs recommandations, les experts de la CEDEAO ont demandé d’enlever 2 438 992 électeurs qui sont considérés comme étant problématiques.

Mais, ils n’ont pas dit comment les enlever et ils n’ont pas validé les 5 millions qui restent. Parce que les 2 438 992 électeurs sont des gens qui ont des problèmes, mais c’est dans les 5 millions qui restent que se trouvent les doublons, les gens qui sont décédés et les mineurs. Ça veut dire qu’aujourd’hui, il faut arriver au constat total que le fichier n’est pas bon. Et, si on a envie d’avoir un fichier correct, la meilleure façon c’est de formater tout et faire un recensement général », a dit Dr Fodé Oussou Fofana.

Pour l’opposant, ceux qui veulent aller aux élections législatives sans les principaux partis d’opposition ont perdu la raison. Il persiste qu’il n’y aura pas d’élections sans un fichier électoral propre et sans les grands partis de l’opposition.

« Dans ce pays, il y a des gens qui ont complètement perdu la raison. C’est le cas de ces partis politiques qui sont en compétition et qui sont en train de dire qu’il faut absolument qu’on aille aux élections avec ce fichier-là. On se demande ce qu’ils veulent pour eux-mêmes. Parce qu’un parti sérieux ne peut pas dire qu’il va aller aux élections avec ce fichier tordu… L’autre catégorie des gens fous, c’est celle qui imagine que des élections peuvent être organisées ici sans nous. On a dit qu’on ne participe pas aux élections parce que le fichier n’est pas bon, le monde entier dit que le fichier n’est pas bon.

Maintenant, on dit : on va corriger le fichier mais vous n’allez pas participer. Je me demande c’est quel raisonnement ça. Parce que logiquement, on devait même prier les partis majeurs de l’opposition à participer au processus… Aujourd’hui, si on veut que ça marche, il faut que le président accepte qu’on mette tout ça à plat, on reprend le recensement ou on fait une révision exceptionnelle et organiser des élections inclusives pour qu’il y ait la paix dans le pays… On ne peut pas exclure un Guinéen de ces élections et on ne peut pas non plus organiser des élections dans la pagaille », a-t-il laissé entendre.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
Tel : 622 97 27 22

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