Kankan : à la rencontre Fatoumata Baïlo Sall, la chaudronnière aux 7 apprentis

Les femmes guinéennes se battent dans divers secteurs d’activités pour tirer leur épingle du jeu dans une conjoncture particulièrement compliquée. Dans la dynamique de la célébration de la journée internationale des droits des femmes, le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture de Kankan a donné la parole à madame Traoré Fatoumata Baïlo Sall, chaudronnière de profession et mère de 4 enfants. Après avoir fait une école professionnelle, la dame a fait plusieurs stages dans des entreprises minières avant d’ouvrir sa propre entreprise de chaudronnerie dans la commune urbaine de Kankan où elle emploi 7 jeunes apprentis.

L’atelier de soudure de madame Traoré Fatoumata Baïlo Sall est situé derrière l’école professionnelle Ho-chi-Minh de la commune urbaine de Kankan. Formée à l’école professionnelle de Labé, elle a eu l’opportunité de faire des stages dans diverses entreprises. « Il faut dire que tout est parti de ma formation. J’ai fais 3 ans à l’école professionnelle de Labé. Je suis allée aussi me perfectionner à l’ENAM (Ecole Nationale des Arts et Métiers) durant 9 mois. J’ai passé ensuite une dizaine de mois de stage à la CBG (Compagnie des Bauxites de Guinée) en soudure. »

Par ailleurs, madame Traoré Fatoumata Baïlo Sall a fait savoir qu’elle a dû se battre pour en arriver là. « Ayant vécu très longtemps dans les zones minières, je me suis habituée très tôt à l’exécution des tâches ardues. Après ce long parcours, en 2008, j’ai d’abord commencé à travers le petit commerce, à réunir doucement des fonds pour ouvrir mon atelier avec tout le matériel de base. Aujourd’hui, je travaille pour moi-même. J’ai 7 jeunes apprentis, dont 2 filles, qui m’aident à faire fonctionner mon atelier. Nous réalisons beaucoup de choses ici, notamment dans le domaine des travaux de construction, des portes, des grands portails et des travaux de dépannages en soudure. »

Comme la plupart des femmes, Fatoumata Baïlo Sall doit gérer son foyer et son atelier de soudure. Ce qui n’est pas gagné d’avance. « Là, j’avoue que ce n’est pas si facile, puisque je fais la cuisine le matin, j’accompagne aussi mes enfants à l’école. A 8 h 30, je me rends à l’atelier où je travaille jusqu’à 18 heures. Après, je rentre chez moi en passant prendre les enfants à l’école. A la maison, je continue à travailler pour le bien être de mon ménage, et la soirée, je me repose. »

Plusieurs observateurs pensent que la chaudronnerie est un métier exclusivement réservé aux hommes. Madame Traoré n’est pas du même avis. « Je pense que c’est une question de courage. Sinon, c’est un métier qui est fait aussi pour les femmes. C’est très simple. Aujourd’hui, on rencontre des femmes plombiers, des électriciennes, aussi dans les engins lourds. C’est juste une question de courage. C’est pourquoi, j’invite toutes les sœurs, à l’instar de la coiffure, la couture, à s’intéresser également à la soudure. Leur autonomisation et leur émancipation est à coup sûr. Sans me jeter des fleurs, je vous rappelle que je suis ma propre patronne. Qui donne est toujours au dessus. Alors, mieux vaux donner que de recevoir ».

Pour finir, madame Traoré Fatoumata Baïlo Sall a fait savoir qu’elle est à la recherche de partenariat. « Aujourd’hui, je voudrais tisser des relations, des partenariats solides avec des organisations capables de m’aider à dynamiser davantage mon activité. J’aspire par exemple à avoir plus de matériels que j’en possède maintenant. Je suis certes patronne, mais je veux l’être plus. Je travaille un peu lentement ».

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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