Les leaders politiques de l’opposition se sont retrouvés en séance plénière dans l’après-midi de ce vendredi, 13 mars 2020, au domicile de Sidya Touré, à la Minière. Au sortir de la rencontre, tenue à huis clos, le président de l’UFR a dénoncé la convocation du corps électoral par Alpha Condé, avant d’inviter les Guinéens à continuer le combat pour empêcher la tenue du double scrutin législatif et référendaire du 22 mars prochain, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters. Car, pour les opposants, le fichier électoral actuel ne mérite pas d’être utilisé pour un quelconque scrutin.
« Le rapport de la CEDEAO démontre quelque chose d’extraordinaire. Sur 12 millions d’habitants, le recensement de la CENI a produit au moins 11 millions 500 mille électeurs. Donc hors étrangers, nous avons 100% de votants en Guinée ; alors que la moyenne dans la sous-région est de 40 ou 41 ou 42%. Ce genre de fichier, vous le mettez à la poubelle. On a, parait-il, travaillé là-dessus, on est arrivé à 8 millions 300 mille électeurs. Ensuite, on a fait une cuisine interne, on est arrivé à 7 millions 700 mille électeurs. Mais au bout, on a décidé de sortir 2 millions 500 mille électeurs. Ce qui est le tiers du fichier. Comment voulez-vous parler d’un fichier dont le tiers a été déjà jeté ? Il n’y a plus de fichier ».
Pour Sidya Touré et ses amis de l’opposition, le double scrutin du 22 mars appelé par Alpha Condé a un seul objectif, qui est celui de permettre à Alpha Condé d’avoir à tout prix son 3ème mandat. « Nous savons qu’il y a des problèmes politiques derrière tout cela. Même s’ils ont enlevé les fictifs du fichier électoral, comme ils le prétendent, puisque nous n’avons pas les preuves, mais les cartes d’électeurs ont déjà été émises. Elles ont déjà été réparties dans les bureaux de vote.
Si vous avez 7 millions 700 mille électeurs pour 19 mille bureaux de vote, si vous enlevez le tiers, ça veut dire que le tiers des bureaux de vote disparait. Rien n’a été signalé, vous dites demain on convoque les électeurs. En réalité, les élections législatives n’ont jamais été la préoccupation d’Alpha Condé. Le problème, c’est qu’il faut absolument faire le référendum avant que nous ne tombions dans les délais légaux de la CEDEAO qui empêcheraient cela », a indiqué l’ancien Premier ministre.
C’est pour cette raison que le président de l’UFR, au nom de ses pairs de l’opposition, appelle les Guinéens à empêcher la tenue du double scrutin du 22 mars 2020. « Nous récusons cette démarche. Et nous demandons à nos compatriotes, à tous les Guinéens, vous avez encore 30 jours de combat à mener pour que l’affaire du 3ème mandat tombe à l’eau. Donc, il faut se lever. Et nous allons faire en sorte que les guinéens se lèvent pour qu’il n’y ait pas d’élections le 22 mars », a promis l’opposant.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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