Grève du SLECG : des élèves de Tougué réclament le retour en classe de leurs professeurs

La grève déclenchée par le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) depuis le 09 janvier 2020 continue de paralyser les cours dans la préfecture de Tougué. Une situation qui inquiète les apprenants, notamment les candidats aux examens nationaux qui réclament le retour de leurs enseignants en classe, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La grève déclenchée par le SLECG depuis deux mois entraîne une paralysie des cours dans les écoles publiques de Tougué. A cela s’ajoute l’arrestation de Mamadou Saliou Baldé, connu sous le nom de Diambar, professeur de Mathématiques au collège Lycée de Tougué, suite à l’incendie de la gendarmerie départementale de Tougué. La conjugaison de ces deux facteurs préoccupe aussi bien les candidats aux examens nationaux de la session 2020 que les élèves des autres classes.

Ammar Baldé, chef de classe en Terminale Sciences Mathématiques

C’est le cas d’Ammar Baldé, chef de classe en Terminale Sciences Mathématiques, qui dénonce la paralysie des cours dans la commune urbaine. « A Tougué, le système est complètement paralysé, les cours ne marchent pas normalement ici. Les professeurs ne viennent pas. Nous sommes très en retard, pratiquement dans toutes les matières. En Économie par exemple nous avons fait un seul cours. Un élève mal formé, c’est un futur cadre sacrifié. Avec ce rythme, nous espérons peu. Certains enseignants font semblant de venir. En Sciences Sociales, ils n’ont fait que deux leçons en Économie. Nous invitons le gouvernement guinéen à se comprendre avec le SLECG pour sauver l’école guinéenne. L’arrestation d’un de nos professeurs, nommé Monsieur Baldé Diambar, qui est actuellement en prison, est venue enfoncer le clou ».

Aissatou Tangaly Barry, candidate au baccalauréat en Sciences Mathématiques

Même son de cloche chez Aissatou Tangaly Barry, candidate au baccalauréat en Sciences Mathématiques, qui invite les enseignants à sauver l’école à Tougué. « Nous invitons les professeurs à revenir à l’école, à penser à nous. Nous serons bientôt devant les sujets du Bac. Nous leur demandons de nous venir en aide, même si c’est avec les cours de révision. Nous ne voulons pas être des cadres corrompus, des cadres malhonnêtes. Aussi, il faut que les dirigeants pensent à l’avenir du pays qui passe forcément par l’éducation, il faut éviter encore les promesses. Nous invitons les ressortissants de Tougué de nous venir en aide », a-t-elle lancé.

Ibrahima Sory Sylla, un des candidats

Pour sa part, Ibrahima Sory Sylla demande aux autorités éducatives et aux ressortissants de chercher à chercher à maintenir les enseignants à Tougué avant d’inviter les acteurs de l’éducation à se débarrasser de la politique. « Nous demandons aux acteurs de l’éducation de sauver l’école à Tougué en nous gardant nos professeurs. A chaque fois qu’on mute un enseignant à Tougué, il est pressé de rentrer, il ne fait qu’une année. Aussi, nous voulons avoir des enseignants qualifiés. Nous prions les cadres de l’éducation de se débarrasser de la politique. La politique d’un enseignant, d’un élève, ou d’un cadre du système éducatif doit être la politique éducative. Il faut dissocier la politique et l’éducation pour le bonheur du système », a conseillé le jeune homme.

Depuis Tougué, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

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