Les relations sont tendues actuellement entre la nouvelle organisation syndicale des transporteurs UTA et la centrale syndicale CNTG à Labé. Et pour cause, la CNTG a décidé de mettre fin aux activités jugée illégales de l’UTA. La jeune structure dénonce une injustice et interpelle les autorités locales, rapporte un correspondant de Guineematin.com à Labé.
C’est suite à une discorde entre les membres de la CNTG qu’un groupe de jeunes transporteurs ont décidé de se retirer pour créer leur propre organisation syndicale et ouvrir une nouvelle ligne de transport. Mais au bout de quelques mois seulement, la centrale syndicale a pris la décision d’interdire les activités de cette nouvelle structure. Une décision injuste et motivée par la jalousie, dénonce Abdoulaye Djibril Barry, président du syndicat UTA. Pour lui, ce sont les performances de son organisation, dues à la bonne gestion et aux innovations apportées, qui ont poussé les dirigeants de la CNTG à prendre cette décision.
« Le secrétaire général du syndicat des transports et mécanique générale de Labé, Elhadj Maladho Zawia Diallo, au lieu de se remettre en cause dans sa gestion opaque en mettant fin à cette politique de favoritisme pour permettre à tous les transporteurs de bénéficier des mêmes avantages, il vient de nous imposer une autre injustice en mettant un terme à nos activités, comme si l’exercice d’une activité libérale est interdite en République de Guinée.
Dans le souci de toujours monopoliser le secteur du transport à Labé, lui et ses amis se sont achetés des véhicules pour prendre notre relais sur notre ligne. Et pour mieux s’assurer de cette prise de la ligne, ils ont recruté tous les chauffeurs qui étaient au chômage (environ 200 personnes) en les manipulant pour ériger un barrage entre Labé et Pita. Ce qui constitue une milice dans la mesure où c’est un rôle dévolu aux forces de sécurité de veiller à la sécurité des personnes et des biens », a expliqué le syndicaliste.
« Face à cette injustice caractérisée, nous avons attiré l’attention de toutes les autorités sur leurs responsabilités d’une part, et sur le danger de cette forme de monopolisation d’un secteur aussi vital que le transport dans un environnement de manque d’emploi. Imaginez l’effet que cette imposture va créer en termes de mécontentement. Il est grand temps que les autorités prennent leurs responsabilités », ajoute Abdoulaye Djibril Barry.
Dans les rangs de la CNTG, on rejette catégoriquement la version de ce jeune syndicaliste. Le secrétaire général du syndicat des transports et mécanique générale de Labé, Elhadj Maladho Zawia Diallo, indique que ce « groupuscule » de transporteurs agissait de façon illégale. C’est ce qui justifie, selon lui, l’interdiction de ses activités. « C’est un groupuscule constitué d’une dizaine de personnes disposant de 54 véhicules qui s’organise pour effectuer 12 voyages par véhicule et par mois, tandis que dans les gares routières chaque véhicule ne peut faire qu’un seul voyage par mois.
Ainsi, face à cette situation d’injustice, les transporteurs de toutes les gares routières se sont révoltés et ils ont menacé de s’en prendre à ce groupe. Il y a eu une discussion de 2 heures autour de la question, et des dispositions ont été prises, parmi lesquelles la suppression de tout embarquement de passages en dehors des gares routières et la mise en place d’une équipe de chauffeurs pour veiller au respect des dispositions pertinentes pour l’intérêt général », soutient le leader du syndicat des transporteurs affilié à la CNTG.
Elhadj Maladho Zawia rejette aussi les accusations relatives à la création d’une milice par son organisation. « Ce sont les membres du bureau syndical qui se relayent pour vérifier le respect des entrées et les sorties des véhicules, conformément aux principes et règles en la matière », a-t-il laissé entendre. Le leader syndical appelle les membres de l’UTA à rejoindre les rangs, promettant de mettre tous les transporteurs de Labé au même pied d’égalité.
De Labé, Alpha Mamadou Cellou Diallo pour Guineematin.com
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