Mohamed Kaba du PADES : « la CENI devrait être poursuivie en justice »

Les responsables du PADES sont très remontés contre la Commission Electorale Nationale Indépendante. Mohamed Kaba, le coordinateur des affaires administratives de la formation politique, accuse la CENI de rouler pour le pouvoir et de pousser le pays vers le chaos. L’opposant l’a dit à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du parti de ce samedi, 14 mars 2020, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Comme tous les responsables des partis politiques d’opposition, Mohamed Kaba a salué le rapport des experts de la CEDEAO, qui viennent d’auditer le très contesté fichier électoral guinéen. Comme ceux de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), ces missionnaires de la Communiqué Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest ont conclu que ce fichier est loin d’être propre.

Mais, ce qui surprend ce responsable du Parti des Démocrates pour l’Espoir, c’est la réaction de la CENI à ce dernier rapport des experts de la CEDEAO. L’institution électorale s’est engagée à corriger les anomalies relevées dans le fichier, mais elle a aussitôt proposé une nouvelle date pour la tenue du double scrutin législatif et référendaire. Une décision tout à fait absurde, aux yeux de l’opposant. Pour lui, la commission électorale devrait tout simplement être assignée en justice à cause de ses agissements.

« Elle va corriger les anomalies dans quel sens ? Techniquement ce n’est pas possible en une semaine. Comment on va faire pour revoir ce fichier pour enlever les personnes qui sont dedans alors qu’elles ne devraient pas y être en une semaine ? On a déjà distribué les cartes d’électeurs à près de 7 millions ou 8 millions d’électeurs, comment on va régler ce problème ? Donc vous voyez que cette CENI, dans un pays de droit, devrait être poursuivie en justice parce qu’elle est en train de créer le chaos dans le pays. Elle est en train de mettre l’unité du pays en mal », soutient Mohamed Kaba.

Ce responsable du parti de Dr Ousmane Kaba estime que la Guinée « est au bord du précipice » du fait de l’obstination de la CENI à aller à des élections législatives et référendaires contestées par tous les principaux partis d’opposition. Et il croit savoir la raison qui pousse l’institution électorale à agir de la sorte. « L’explication simple à tout cela, c’est qu’aujourd’hui, les élections législatives pour lesquelles nous avons demandé une organisation parfaite, ne sont pas la préoccupation de la CENI, encore moins la préoccupation du pouvoir.

Ce n’est pas ça la préoccupation. La préoccupation aujourd’hui, c’est le référendum. Et qui dit le référendum, dit troisième mandat. Donc, le vrai problème c’est que la CENI est à la solde du pouvoir pour organiser le troisième mandat. C’est pourquoi elle se précipite de fixer ce délai qui ne correspond absolument à rien du tout », a laissé entendre le coordinateur des affaires administratives du Parti des Démocrates pour l’Espoir.

Mais, c’est peine perdue, car ce projet du pouvoir d’Alpha Condé et son allié de la CENI est voué à l’échec, assure l’opposant. « Nous allons leur dire que ça ne marchera pas du tout. Ça ne marchera pas, parce que ce n’est pas la volonté du peuple de Guinée. Aujourd’hui, le peuple de Guinée est fatigué de cette CENI incompétente, cette CENI cupide qui ne réfléchit pas à la souffrance du pays (…) Le peuple en a marre, nous ne voulons plus de cette CENI », a martelé Mohamed Kaba.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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