Attaque à main armée à Foulamadina (Conakry) : 3 accusés risquent 10 et de 7 ans de prison

De nombreuses attaques à mains armées sont perpétrées tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, avec des blessés, des morts et de nombreux vols de biens matériels. C’est dans le cadre de la répression de telles pratiques qu’Amadou Sayon Camara, dit Mike River ; Félix Houphouët Mara ; et le garde pénitentiaire, Louis Loua, dit Koffi, ont comparu au tribunal de première instance de Dixinn hier lundi, 16 mars 2020. Jugés pour vol à main armée, association de malfaiteurs et complicité, le procureur a requis contre eux des peines de 10 ans et de 7 ans de prison, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, les faits pour lesquels les trois accusés sont jugés se sont produits le 11 avril 2016, au quartier Foulamadina, dans la commune de Ratoma. Ce jour-là, la famille de Sanoussy Diallo a reçu à son domicile la visite d’un groupe d’hommes armés de PMAK. Ils sont venus mettre tout le monde au respect avant de procéder à une fouille systématique des différentes pièces de la maison.

Mais, une domestique cachée dans un coin de la cour a appelé Sanoussy Diallo pour l’informer que sa famille est victime d’une attaque à main armée. Ce dernier a aussitôt appelé les agents de la Brigade Anti Criminalité (BAC) de Sonfonia. Arrivés sur les lieux, les agents de la BAC ont échangé des tirs nourris avec les cinq (5) assaillants qui vont réussir à prendre la fuite.

Au cours de l’opération, les assaillants ont emporté 3 millions 380 mille francs guinéens, un téléphone et plusieurs autres objets. Cependant, au cours de la débandade, le téléphone d’un des présumés assaillants, Amadou Sayon Camara, est tombé dans la cour. A partir de ce téléphone, les enquêteurs ont pu exploiter le répertoire pour interpeller les présumés complices de Sayon Camara.

C’est ainsi que le propriétaire du téléphone, Amadou Sayon Camara, dit Mike River, et les deux autres : le garde pénitentiaire Louis Loua dit Koffi et Félix Houphouët Mara, sont mis aux arrêts et placés sous mandat de dépôt le 21 avril 2016.

Lors des précédentes audiences, les trois accusés n’ont pas reconnu les faits articulés contre eux. La journée d’hier lundi, 16 mars 2020, l’audience a été essentiellement consacrée aux réquisitions du procureur et plaidoiries des avocats.

Dans ses réquisitions, le procureur Daouda Diomandé a laissé entendre que ces assaillants ont utilisé l’arme du garde pénitentiaire, Louis Loua, pour effectuer l’opération. « Ils ont nié les faits. Mais, c’est à travers le téléphone d’Amadou Sayon Camara qu’ils ont été tous interpellés. C’est le PMAK de Louis Loua qu’ils ont utilisé pour attaquer la famille de monsieur Sanoussy Diallo. Ce garde pénitentiaire était en contact permanent avec les assaillants », a expliqué le procureur.

Par ailleurs, Daouda Diomandé va demander au tribunal de rentrer en condamnation. « Je vous demande de retenir Amadou Sayon Camara, dit Mike River, et Félix Houphouët Mara, dans les liens de culpabilité de crime de vol à main armée. Pour la répression, vous les condamnerez à 10 ans de réclusion criminelle. Je vous demande également de retenir Louis Loua dans les liens de la culpabilité de complicité en le condamnant à 7 ans de réclusion criminelle. »

La défense, par la voix de maître Mohamed Abou Camara, a dit sa surprise devant les réquisitions du procureur. « On parle de vol à main armée, mais l’arme n’a pas été présentée ici. Si l’arme n’est pas versée au dossier, sur la base de quoi le tribunal va-t-il condamner ? Je vous demande de vous coller aux textes de lois », a-t-il conseillé.

En outre, maitre Abou Camara va soutenir que ses clients sont innocents dans cette affaire avant de demander leur libération. « Nous plaidons non coupables. Dans cette procédure, nous sommes innocents de bout en bout. L’infraction de vol à main armée et de complicité n’a jamais existé dans cette procédure. Ces personnes ne se connaissaient même pas auparavant, et on nous parle ici d’association de malfaiteurs. Ils ne s’étaient jamais rencontrés auparavant. Donc, c’est des innocents. Acquittez-les, puisque c’est des innocents qui sont devant vous », a-t-il plaidé.

Le dossier est mis en délibéré par le tribunal pour décision être rendue le 6 avril 2020.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

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