Femme traitée comme bouclier à Wanindara : début du procès à Conakry

Le dossier opposant Fatoumata Binta Bah, utilisée comme bouclier humain par des agentsde la police guinéenne a été ouvert ce mercredi, 18 mars 2020, par le tribunal correctionnel de Dixinn. Les trois agents, absents à la barre, sont poursuivis pour enlèvement, séquestration et coups et blessures volontaires. Cette première audience dans ce dossier a été consacrée à la fixation de la caution pour les frais de la procédure, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le collège d’avocats, composé de maître Salifou Béavogui, maître Thierno Souleymane Barry et maître Thierno Souleymane Baldé, a sollicité de fixer la consignation à 50 mille francs guinéens. « Cette dame a failli perdre sa vie ce jour Wanindara. Cette somme n’est pas dérisoire. Elle est raisonnable », a argumenté maitre Salifou Béavogui.

De son côté le procureur, Daye Mara, a dit ne pas s’opposer à cette proposition de la  partie civile. « Mais, le tribunal est libre d’apprécier si ce montant pourrait couvrir les frais de la procédure ».

C’est ainsi que le président du tribunal, Aboubacar Maféring Camara, a fixé la consignation à 300 mille francs guinéens avant de renvoyer le dossier au mercredi 1er avril 2020 pour l’ouverture des débats.

Le policier, Mamadou Lamarana Bah, et ses deux acolytes dans cette affaire et dont les identités n’ont pas été révélées, ne se sont pas présentés au tribunal.

Par contre, accompagnée de ses parents et de ses avocats, Fatoumata Binta Bah était présente. Les avocats ont laissé entendre que si les prévenus refusent de venir à la date du 1er avril, ils vont demander qu’un mandat d’amener soit décerné contre eux.

Pour rappel, Fatoumata Binta Bah, jeune femme de 26 ans, avait été utilisée comme bouclier par des policiers le mercredi 29 janvier 2020, pour se protéger des cailloux lancés sur eux par des jeunes au quartier Wanindara, dans la commune de Ratoma. C’était au plus fort des manifestations sanglantes contre le 3ème mandat d’Alpha Condé. La scène, filmée par un vidéaste amateur, avait fait le tour du monde, indigné les citoyens et mis à nue les exactions des policiers sur les citoyens de cette commune de Conakry.

 Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/ 654 416 922

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