L’Etat Guinéen et la Société SNA Structural Engeneers (PTY) LTD de Droit Sud Africain ont signé une convention d’investissement portant sur la rénovation et l’extension du Grand Hôtel de l’Indépendance (GHI) en juillet 2019. Malgré les nombreuses assurances, de cette date à nos jours, les 144 travailleurs de Novotel traversent une période pour le moins compliqué. En plus du retard dans leur payement, les salaires des travailleurs sont entrain de se réduire en peau de chagrin, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Selon nos informations, la convention d’investissement signée entre les deux parties n’a jamais été révélée au grand public. Toutefois, notre source précise qu’elle prévoyait la prise en charge des employés par SNA durant la période des travaux de réfection et de reconstruction.
Mais, près d’un an après la reprise de l’hôtel, rien n’a été fait sur le terrain. Pire, les employés tirent aujourd’hui le diable par la queue. C’est du moins ce qu’a confié à Guineematin ce mercredi, 18 mars 2020, l’un des responsables syndicaux du GHI Novotel qui a souhaité garder l’anonymat.
« Le 9 août 2019, dans une de nos salles ici, le ministre secrétaire général à la présidence, Kiridi Bangoura, et le ministre du Tourisme sont venus nous dire qu’à partir de ce jour, l’hôtel va être repris par la société SNA qui va s’occuper de la réfection et de la construction d’une autre tour. Ils nous ont vanté les mérites de SNA en disant qu’aucun guinéen ne pourra bénéficier mieux que ce qu’on aura avec SNA. Il nous a été dit que la convention prévoit que les employés soient pris en charge par la société pendant le temps que vont durer les travaux, c’est-à-dire 2 ans pour la rénovation, et 4 ans pour la construction de la tour. La société s’était engagée solennellement à le faire. Ils nous ont dit que nous n’allons pas perdre notre emploi et qu’on sera payé régulièrement. Nous avons accepté. Mais malheureusement, les choses ne se passent pas comme convenu. Le nouvel acquéreur nous a d’abord dit de dépouiller l’hôtel et qu’ils allaient nous donner des primes. Nous l’avons fait bien que cela ne relève pas de notre domaine, puisque cela devait revenir à une société tierce à qui on devait donner de l’argent. On a fait ce travail. Certains se sont blessés, mais on ne nous a rien donné. Pire, on enregistre des retards de salaire. Nous commençons à être payés souvent à partir du 15 ou du 20 du mois. Au lieu qu’on augmente les salaires, on enregistre des baisses. Par exemple, ceux qui étaient payés à un million 500 mille GNF, sont payés désormais à 900 mille. Et chaque mois, on réduit le salaire. Nous menons une vie misérable », a-t-il laissé entendre.
Notre interlocuteur interpelle le président Alpha Condé à qui il demande de s’investir pour sauver les travailleurs de Novotel, plus que jamais désemparés. « Nous avons passé, pour certains, plus de deux décennies ici. Nous ne connaissons que Novotel. Mais malheureusement, aujourd’hui, nous vivons ici comme des prisonniers. SNA n’a pas respecté sa promesse. La plupart d’entre nous ont quitté l’école directement pour ici. Et quand tu fais 23, 24 ans quelque part, il t’est difficile de quitter et aller faire 15 ans ou progresser ailleurs. Nous souhaitons que le chef de l’Etat intervienne. Nous ne voulons pas provoquer une crise parce que le contexte ne sied pas. Nous interpellons l’autorité à nous venir en aide, car on ne voit pas l’issue. »
A noter qu’à travers un mémorandum adressé à SNA, les employés demandent entre-autres de prévoir un plan de règlement pour les travailleurs, ouvrir une brèche pour les employés en vue d’un départ négocié, garantir le payement des salaires à temps (au maximum le 5 du mois), l’augmentation des salaires.
Nos multiples tentatives d’avoir la version de la société sont restées vaines. Souleymane Camara, parachuté à la tête de Novotel, frère de l’ancien DG Ibrahima Kapi Camara, n’a pas donné suite aux nombreuses sollicitations de notre reporter.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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