Malick Sankhon contre Etienne Soropogui : réactions croisées des avocats des deux camps

Comme annoncé précédemment, l’opposant Etienne Soropogui, président du mouvement Nos Valeurs Communes et membre du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), a comparu ce jeudi, 19 mars 2020, au tribunal de première instance de Dixinn. Il est poursuivi par Malick Sankhon, directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), pour diffamation par voie de presse. Après des heures de débats consacrées à l’audition du prévenu, le juge Alphonse Charles Wright a renvoyé l’affaire au 09 avril 2020 pour la comparution de Malick Sankhon.

A la barre, Etienne Soropogui a nié les faits de diffamation par voie de presse même s’il reconnait avoir porté des accusations sans preuves contre Malick Sankhon. A la fin de l’audience, les avocats des deux camps ont livré leurs sentiments.

Maitre Mohamed Traoré, avocat d’Etienne Soropogui : « nous avons essayé tout simplement de placer cette affaire dans son contexte. Nous sommes dans un contexte de durcissement généralisé du débat politique. Et, c’est ce qui fait que des déclarations parfois qui sont condamnables viennent de partout. En ce qui concerne spécifiquement les faits, nous considérons que monsieur Etienne Soropogui en tenant ses déclarations qui sont jugées diffamatoires aujourd’hui, a simplement rendu service à la Guinée. Il a fait une œuvre de salubrité publique parce que s’il n’avait pas dénoncé ce montage-là, peut-être qu’il y aurait eu des affrontements entre des éléments de la Casse et éventuellement ceux qui tiennent des boutiques à Madina parce que l’objectif qui était poursuivi, on peut le penser, c’était aussi de faire dire que les véhicules ont été incendiés à la Casse par un groupe donné. Et, en représailles, ce groupe-là allait s’attaquer à des boutiques à Madina. Je pense qu’à travers les déclarations de monsieur Etienne Soropogui, vous avez tous remarqué que la tension a baissé. Finalement, l’affrontement qu’on pouvait craindre n’a pas eu lieu. C’est pourquoi, nous avons voulu que les débats soient sortis de ce contexte-là. Et, notre stratégie va consister à faire en sorte que nous restions dans ce cadre-là. Nous défendons à travers les moyens dont nous disposons. Comme vous l’avez remarqué et moi aussi j’ai fait la même remarque, Etienne Soropogui a été serein, il a été vraiment fidèle à sa ligne de conduite, il ne s’en est pas pris à Malick Sankhon parce qu’il y a une animosité personnelle envers lui ; mais, il a préféré privilégier l’intérêt supérieur de la nation en évitant des affrontements à caractère ethnique comme certaines personnes qui sont tapies à l’ombre sont en train de l’encourager ».

Me Lanciné Sylla, avocat de Malick Sankhon

Par contre, Maitre Lancinè Sylla, un des avocats de Malick Sankhon, prend le prévenu à ses propres mots et pense que les carottes sont cuites : « les débats ont été ouverts aujourd’hui et le prévenu reconnait l’intégralité des propos diffamatoires, même si par ailleurs, il dit qu’il ne reconnait pas les faits à lui reprocher. Mais, il se trouve que ces propos-là sont graves parce qu’il soutient sans aucune preuve. Vous avez dû le comprendre que notre client, monsieur Malick Sankhon, serait derrière l’incendie d’une dizaine de véhicules. Et, le tribunal lui a posé des questions, le ministère public et la partie civile, en ce qui concerne les preuves de ses allégations. Il a été incapable d’administrer la preuve de ses allégations et vous avez dû comprendre à travers les questions posées par son avocat, on était dans un autre procès qui n’est pas devant ce tribunal. Dans ce dossier, il n’y a rien comme élément pouvant lui permettre de s’en sortir. Les carottes sont déjà cuites. Nous n’avons pas de doute et nous sommes convaincus que les faits-là sont solides. Nous sommes convaincus qu’une décision de condamnation interviendra parce que ces faits sont de natures à porter atteinte à l’honneur et à la considération de la personne de monsieur Malick Sankhon qui est bénéficiaire d’un mandat public en tant que directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ».

Propos recueillis par Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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