Absence d’observateurs pour le vote du 22 mars : Saïkou Yaya pourfende l’Alpha gouvernance

Honorable Saikou Yaya Barry, secrétaire administratif de l'UFR
Honorable Saikou Yaya Barry, secrétaire administratif de l’UFR

Les Guinéens sont appelés aux urnes ce dimanche, 22 mars 2020, pour le contesté double scrutin législatif et référendaire. Après avoir cloué au pilori le fichier électoral, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et l’Union Africaine ont décidé de ne pas envoyer d’observateurs dans notre pays. La Coalition Citoyenne pour les Elections et la Gouvernance (COCEG) a fait la même annonce, annulant sa mission d’observation. Pour Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’Union des Forces Républicaines (UFR), ce retrait décrédibilise davantage le processus en cours et entrainera de lourdes conséquences pour la Guinée.

La Guinée organise son double scrutin du dimanche sur fond de crise de confiance aussi bien à l’interne qu’à l’internationale. Le retrait de l’OIF, de l’UA et de la CEDEAO du processus et le non-envoi d’observateurs par ces institutions vient davantage jeter du discrédit sur ce contesté vote. C’est ce que soutient Saïkou Yaya Barry de l’UFR. « La non-présence de ces observateurs décrédibilise et ne donne aucune valeur au scrutin, surtout que l’OIF, l’UA et la CEDEAO sont des structures dans les quelles nous sommes partie prenante et nous avons signé avec eux des conventions sur la bonne gouvernance, la démocratie et sur un certain nombre de valeurs. S’ils ne sont pas là pour donner un quitus à une élection, parce que cela est aussi mentionné dans nos accords, ça prouve à suffisance que cette élection est nulle et de nul effet », soutient-il.

Devant cette situation, Saïkou Yaya Barry pense que la Guinée pourrait payer cher l’entêtement des autorités à aller ce vote. « Il y a des conséquences à cela. C’est des sanctions qui peuvent venir de partout pour notre pays et c’est très grave. Ensuite, dans les organisations sous régionales où nous sommes représentées, ces élections ne seront pas actées, notamment appartenir au parlement africain, à celui de la CEDEAO. Mais, il y a aussi plusieurs autres mesures qui peuvent ne pas être reconnues par rapport à la Guinée. Donc, c’est le retour à la dictature pure et simple. »

Le secrétaire exécutif de l’UFR réaffirme l’engagement des opposants au 3ème mandat à ne pas se laisser faire. « J’avoue que nous comptons faire de notre mieux pour ne pas qu’une personne isole la Guinée pour ses intérêts personnels. C’est ça notre combat aujourd’hui. Malheureusement, il y a certains guinéens qui n’ont pas compris cela, que tout ce qu’Alpha fait, c’est pour lui seul et pour ceux-là qui sont en train de piller l’économie du pays. Quand des sanctions comme ça tombent dans un pays, il va sans dire qu’il y a des conséquences négatives sur la vie des concitoyens. C’est ce qu’il ne faut pas accepter », dit-il.

Parlant de l’annonce de la coupure de l’internet et du réseau téléphonique la veille et le jour du scrutin, Saïkou Yaya Barry dénonce une décision politique et une volonté des autorités de couper la Guinée du reste du monde pendant cette période. « L’explication donnée n’es pas valable dans la mesure où on estime que c’est le samedi et le dimanche que les gens ne font pas du travail. Il faut reconnaître que c’est le jour le plus important pour une nation. Il n’y a pas plus important que cela dans un pays. Donc, c’est couper la Guinée du reste du monde pour une période donnée. Ils ont annoncé cela pour le samedi et le dimanche pour perturber tout ce qui va se dans le pays. Rien ne les empêchait du 17 à maintenant de choisir d’autres dates. Rien ne dit qu’après le 22 mars qu’ils ne pouvaient pas faire leur maintenance une semaine après. Donc, c’est du faux. On nous parle de 17 pays, mais, nulle part on a entendu parler de cela, notamment en Guinée Bissau, au Sénégal et la Côte d’Ivoire pour cette période. La décision est politique », martèle-t-il.

Quant à l’augmentation du salaire des militaires à la veille du scrutin, ce responsable de l’UFR dénonce la politique du deux poids deux mesures des autorités. « C’est pour tuer les Guinéens, alors que ceux qui sont censés enseigner les enfants du pays, pour que le pays soit doté de bons cadres, sont laissés pour compte. C’est dommage ! Cela prouve encore une fois qu’Alpha Condé ne pense qu’à lui. »

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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