Attaques de bureaux de vote : plusieurs jeunes arrêtés, d’autres violentés à Télimélé

La répression n’a pas tardé après les attaques de bureaux de vote enregistrées hier, dimanche 22 mars 2020, dans la préfecture de Télimélé. Des militaires ont été déployés sur le terrain pour arrêter et violenter plusieurs jeunes, accusés d’être impliqués dans ces attaques, a appris Guineematin.com à travers son correspondant dans la préfecture.

Il n’y a pas eu de vote ce dimanche dans de nombreuses localités de la préfecture de Télimélé. Des citoyens ont attaqué les bureaux de vote et incendié le matériel électoral, pour empêcher la tenue du double scrutin législatif et référendaire, contesté par l’opposition. Et ces actes de sabotage ne sont pas restés sans conséquence. Les autorités ont réagi en déployant des militaires sur le terrain.

Ils sont allés notamment à Sogoroya, district relevant de la commune rurale de Sarékaly, où ils ont procédé à des arrestations. « Quand les deux bureaux de vote ont été saccagés à Porékiré par des inconnus, des bérets rouges sont venus dans un pick-up. Ils ont appréhendé les enfants qui étaient de passage », a annoncé Badiko Touré, premier vice maire de la commune rurale de Sarékaly.

En plus de ceux qui ont été interpellés dans la rue, un autre jeune a été remis aux militaires par son propre père, indique que cet élu local. « Quand les bérets rouges ont dit à Doctany que son fils faisait partie du mouvement, il a dit d’accord. Et il est parti avec eux à son domicile pour mettre son enfant à leur disposition. Finalement, ils l’ont déposé à la prison civile de Télimélé », soutient-il.

Face à ces arrestations, plusieurs jeunes ciblés ont pris la fuite. C’est notamment dans la localité de Hollandé Dian, toujours dans la commune rurale de Sarékaly.

« Suite à la mise à sac d’un bureau de vote à l’école primaire de Hollandé Dian, les autorités du district nous ont expressément cités comme étant les responsables de cette attaque.

Deux pick-up de bérets rouges armés, appelés par les responsables du district, sont arrivés dans la localité à notre recherche. Hollandé Dian a été déserté de sa jeunesse, et sa population a passé la nuit dans la psychose. La menace persiste toujours », a expliqué un habitant de cette localité, qui vit en cachette.

Dans leurs patrouilles, les militaires ont également molesté d’autres jeunes, à l’image d’Ahmed Sara Diallo, trouvé à son domicile. « Deux bérets rouges sont venus me trouver à la terrasse. Ils se sont rués sur moi et m’ont administré des coups de matraque. Ils m’ont blessé au visage et dans le dos. C’est écœurant qu’on dise que la Guinée est un Etat de droit et que de tels actes se produisent dans le pays », déplore ce citoyen.

Suite à ces agissements, la jeunesse de Télimélé prévoit une rencontre demain, mardi 24 mars 2020, pour prendre des dispositions visant à mettre un terme à ces exactions.

De Télimélé, Ousmane Dieng pour Guineematin.com

Tel: 622525250

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