Meurtre de Nassouroulaye Diallo à Cosa : « c’est un agent de l’USSEL qui a tiré sur lui »

Comme annoncé précédemment, plusieurs jeunes ont été tués à Conakry au cours des violences qui ont émaillé le double scrutin législatif et référendaire du dimanche, 22 mars 2020, contesté par l’opposition. Parmi eux, Elhadj Nassouroulaye Diallo, un jeune homme originaire de Maci, dans la préfecture de Pita. Selon des témoins qui se sont confiés à Guineematin.com ce lundi, c’est un agent de l’USSEL (l’Unité Spéciale de Sécurisation des Elections) qui a tiré sur lui.

Mamadou Lamarana Baldé, témoin

« Hier, vers 11 heures, nous avons été attaqués par des jeunes soutenus par des agents de l’USSEL, au niveau de l’école Harounaya (Cosa). Nous avons essayé de riposter, mais ces jeunes étaient aidés par des agents de maintien d’ordre, ils ont réussi à nous chasser. Et, au moment où on se repliait, un des agents a tiré sur Elhadj Nassouroulaye Diallo. Dès qu’il a reçu la balle, il s’est accroché à moi en me demandant de l’aide. J’ai essayé de le prendre, mais je ne pouvais pas, car il commençait à perdre connaissance. C’est ainsi que des gens sont venus m’aider, nous l’avons fait rentrer dans une cours d’abord. Et quand la situation s’est un peu calmée, nous l’avons mis sur une moto pour l’envoyer au centre médical communale Les Flamboyants. Mais, les médecins nous ont dit qu’ils ne peuvent pas le prendre en charge. Donc, nous l’avons conduit dans une autre clinique. Malheureusement, il est décédé », explique Mamadou Lamarana Baldé, témoin de la scène.

Ibrahima Diallo, grand frère et tuteur de feu Elhadj Nassouroulaye Diallo

Une nouvelle qui a surpris et affligé Ibrahima Diallo, grand frère et tuteur de feu Elhadj Nassouroulaye Diallo. « J’étais chez moi, lorsque j’ai entendu un coup de feu au dehors vers midi. Quelques minutes après, des gens sont venus en pleurant pour me dire qu’ils ont tiré sur mon petit frère. J’ai dit aux jeunes de l’envoyer dans la clinique la plus proche en attendant que je prenne ma voiture puisqu’il était sur une moto. Lorsque je suis reparti aux nouvelles, le médecin m’a dit que l’enfant a rendu l’âme. J’étais avec mon jeune frère à Kaporo-rails. C’est lorsque nous avons été déguerpis de ce lieu que nous sommes venus à Petit Simbaya. Mais, tout le temps que j’ai passé avec Elhadj, il n’y avait que l’entente, l’amour et le respect entre nous. Il aimait beaucoup mes enfants », a témoigné ce père de famille, en larmes, ajoutant qu’il va porter plainte pour réclamer justice.

A noter que la victime a rejoint sa dernière demeure ce lundi, 23 mars 2020, au cimetière de Bantounka.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box