Violences à Conakry : Abdourahmane Diallo sévèrement battu par les forces de l’ordre à Cosa

En marge du double scrutin controversé d’hier, dimanche 22 mars 2020, des échauffourées ont éclaté dans plusieurs endroits à Conakry. Des forces de l’ordre ont croisé le fer avec des groupes de jeunes opposés à un changement constitutionnel en Guinée. Et, c’est pendant cette folle journée que le jeune Abdourahamane Diallo a eu le malheur de croiser la route d’un groupe de gendarmes à Cosa. Ces gendarmes l’ont sévèrement battu, soustrait son téléphone et son argent. Ils ont également emporté sa moto qui lui sert de taxi, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est une scène surréaliste ! Abdourahamane Diallo est un jeune conducteur de Taximoto. Et, dans l’après-midi de ce dimanche, il rencontre un pick-up rempli de gendarmes à Cosa. Ces gendarmes se saisissent de lui, ils lui retirent ses biens (téléphone et argent), le passent à tabac et emportent sa moto. Impuissant et surpris face à ce qu’il a subi, le jeune taximotard dénonce un brigandage.

« J’ai été brigandé par des gendarmes. Ils m’ont arrêté ; et, l’un d’entre eux m’a violemment frappé à la tête avec son arme. Ensuite, il m’a étranglé avec une corde jusqu’à ce que j’aie perdu connaissance. Après, ils m’ont embarqué avec ma moto TVS dans leur pick-up. C’est là que j’ai été dépouillé. Les agents ont soutiré tout mon argent. Ils ont aussi pris mon téléphone. Ils m’ont envoyé jusqu’au niveau d’un couloir ; et, ils m’ont déposé là. Quand j’ai commencé à reprendre mes esprits, j’ai voulu les poursuivre ; mais, les gens m’ont dissuadé. Donc, pour éviter qu’on me tue, je me suis finalement retourné. Je saignais de la tête. Alors, je suis allé dans une clinique pour des soins », a expliqué Abdourahamane Diallo quelques temps après son agression.

Malgré ce qu’il a subi, ce jeune conducteur de taximoto (désormais réduit au chômage) se réjoui quand même d’avoir eu la vie sauve. Car, plusieurs jeunes (une dizaine selon le FNDC) ont perdu la vie ce dimanche à Conakry et à l’intérieur du pays.

« Je souffre dans ma chère. Mais, je remercie Dieu d’avoir toujours la vie sauve. Dieu merci ! C’est ma moto qui a été prise, je ne suis pas mort. J’espère pouvoir retrouver ma moto un jour, mais mon espoir est minime », a indiqué Abdourahamane Diallo.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box