Exactions à Conakry : des policiers accusés d’avoir tailladé la main de Daouda Sow

Malgré les multiples dénonciations, les exactions contre les citoyens de la commune martyre de Ratoma se poursuivent. Les forces de l’ordre s’y comportent comme en terrain conquis. Les cas de morts, de blessés, de vandalisme ne se comptent plus. C’est dans la poursuite de ces atrocités que Mamadou Bobo Diallo et Daouda Sow, deux garçons âgés de 07 et 08 ans, respectivement, ont eu les mains tailladées par des policiers dans la soirée d’hier lundi, 23 mars 2020, au quartier Koloma, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les riverains de la route Le Prince et de toute la commune de Ratoma ne cessent d’endurer des mauvais traitements. Deux mineurs ont été la cible d’une impitoyable exaction de la part d’agents des forces de l’ordre dans le quartier Koloma. Daouda Sow (07 ans) et Mamadou Bobo Diallo (08 ans) ont été grièvement blessés par des policiers dans la soirée d’hier lundi à un moment où ma tension était vive à Koloma.

Des policiers y ont fait une descente musclée. Dans la course poursuite avec les jeunes, des policiers de la Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité (CMIS) sont accusés d’avoir blessé à la main ces deux enfants, en les tailladant.

Rencontré ce mardi, 24 mars 2020, dans sa famille, Daouda Sow peine à se tenir débout, en proie à une forte douleur suite à sa blessure. « Hier lundi, nous étions en train de jouer au ballon. Les policiers de la CMIS ont fait une descente dans le quartier. Ils étaient en train de pourchasser des jeunes manifestants qui avaient investi la rue. Dès qu’on a vu ça, nous avons commencé à s’enfuir. Malheureusement, j’ai été arrêté avec Mamadou Bobo Diallo. Un policier a déchiré ma main avec le couteau et un autre a blessé mon ami au niveau du genou. Deux de nos grands frères ont été embarqués dans leurs pick-up. Les policiers étaient nombreux. J’ai très mal dormi à cause de la douleur de ma main », s’est-il plaint.

En outre, dans le même quartier, le toit d’une maison a été transpercé par les gaz lacrymogènes, blessant un bébé qui dormait à l’intérieur. « C’est Dieu qui a sauvé mon enfant. On avait jeté du gaz lacrymogène qui a percé le toit de la maison. Mon bébé était en train de dormir, mais il a été blessé au niveau du cou. Nous souffrons ici parce qu’à chaque fois qu’il y a des manifestations, nous sommes victimes d’exactions de la part des policiers », a raconté une mère de famille qui a requis l’anonymat.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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