Sidya Touré : « nous n’accepterons pas de nouvelles institutions issues de ces élections »

Sidya Touré, président de l'UFR
Sidya Touré, président de l’UFR

Même si le pouvoir guinéen a fait un forcing pour organiser le contesté double scrutin législatif et référendaire du 22 mars 2020, l’opposition ne baisse pas les bras. Les adversaires du régime Alpha Condé annoncent qu’ils n’accepteront pas les institutions qui seront issues de ces élections et qu’ils vont continuer leur combat contre un troisième mandat pour l’actuel chef de l’Etat jusqu’à la victoire.

C’est ce qu’a déclaré Sidya Touré, le président de l’UFR, au cours d’une conférence animée par le FNDC, ce mercredi 25 mars, à Conakry, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Sidya Touré, président de l’UFR

« Ce régime essaye de nous abêtir, de nous rabaisser, de nous appauvrir. Mais, nous ne sommes pas ce que Alpha croit que nous sommes. C’est pourquoi, il faut relever la tête et refuser ce qui est en train de se préparer. Nous n’accepterons pas le référendum, nous n’accepterons pas le troisième mandat, nous n’accepterons pas de nouvelles institutions issues de ces élections bidons. Donc, il faut refuser ce dictat », a indiqué l’opposant.

Sidya Touré s’insurge contre les violences qui ont émaillé le scrutin du 22 mars dans plusieurs localités du pays. C’est notamment dans la ville de N’Zérékoré, où ces élections contestées ont tourné en affrontements inter-communautaires, faisant une soixantaine de morts et une centaine de blessés, selon des ressortissants de la région. Le président de l’UFR réclame une commission d’enquête internationale sur ces violences.

« Ce qui se passe à N’Zérékoré ces derniers jours, dépasse l’entendement. On a l’impression d’être dans les grands lacs. On est en train d’assassiner nos compatriotes pour des questions d’opinions. Il faut qu’il y ait une commission d’enquête internationale sur cette question-là. On demande à ce que de manière libre et transparente, une commission soit envoyée dans cette zone. Alpha nous a habitués à ça. En 2011, il l’a fait en Forêt ; en 2013, il l’a fait ; en 2014, il l’a fait à Womey. Nous exigeons sérieusement cette commission d’enquête », a-t-il lancé.

Par ailleurs, l’ancien Premier ministre guinéen s’est montré très préoccupé par la pandémie de Coronavirus qui fait des ravages dans le monde. Même si la Guinée n’a enregistré officiellement que quatre cas, l’opposant estime que le pays est très exposé et invite ses compatriotes à respecter les mesures préventives. « Après le défi Koro virus, nous avons un deuxième défi qui est d’autant plus important pour les Guinéens que nous avons un gouvernement dont la médiocrité a été déjà prouvée dans la gouvernance passée.

Donc, n’attendez pas grand-chose de l’Etat guinéen. C’est ça qui est dramatique. Partout, ce sont les gouvernements qui sont en train de mettre en place des modalités pratiques pour échapper à quelque chose qui menace pratiquement l’humanité. Pendant ce temps, ici c’est silence radio. On parle des élections, on parle de ceci et de cela. Alors s’il vous plait, prenez soin de vous ! Gardez les distances !

Faites en sorte que les recommandations qui sont édictées aujourd’hui par l’OMS, parce qu’on n’entend rien du gouvernement, vous puissiez les suivre 24/24h. Je vous assure, s’il y a quelque chose qui m’inquiète aujourd’hui, c’est le jour où nous, nous aurons un vrai problème de ce genre. Il n’y aura personne pour nous aider. Et nous n’avons pas des gens capables de faire à ça. De toutes les façons, ce n’est pas leur préoccupation.

Alors, prenez cela au sérieux ! C’est un problème extrêmement sérieux. Faites en sorte que vous soyez à l’abri du Coronavirus. Et en même temps, assurez-vous que la lutte que nous avons commencée, nous ne nous arrêterons pas de sitôt tant que nous n’aurons pas atteint les objectifs nécessaires, utiles pour notre peuple, afin d’aller de l’avant », a laissé entendre Sidya Touré.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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