Violences à N’Zérékoré : Patrice Doualamou et plusieurs autres enterrés nuitamment

Le double scrutin du dimanche, 22 mars 2020, a été émaillé de violences meurtrières, des blessés graves, de nombreuses arrestations et des destructions d’édifices publics et privés. La ville de N’zérékoré a enregistré près d’une soixantaine de morts, dans des affrontements à relent ethnique qui ont endeuillé plusieurs familles.

Parmi les victimes de ces violences, figure Patrice Doualamou, élève en classe de Terminale Sciences Expérimentales, dont le corps a été retrouvé par ses parents à la morgue de l’hôpital régional de N’Zérékoré. Mais le lendemain, ses parents apprennent que Patrice a été enterré nuitamment, sans autopsie.

Joint au téléphone ce mercredi, 25 mars 2020, par un reporter de Guineematin.com, maître Pépé Antoine Lama, avocat à la Cour, est revenu sur les circonstances de la mort de son neveu qui lui avait promis de décrocher le baccalauréat.

Décryptage !

Maître Pépé Antoine Lama, avocat à la Cour, membre d’AJ 45
maître Pépé Antoine Lama, avocat à la Cour

« Avant-hier lundi, 23 mars 2020, Patrice partait à la recherche de l’une de nos tantes qui devait venir avec lui à la maison avec ses enfants. Donc, c’est en cours de route qu’ils ont été attaqués par des individus. Ils ont mis main tout de suite sur un d’entre eux, ils l’ont tabassé, blessé grièvement. Lui Patrice Doualamou a pris la fuite et c’est dans cette fuite là qu’il est tombé entre les mains des individus qui l’attendaient de l’autre côté. De là, on n’a plus eu de ses nouvelles. On l’a cherché et son numéro de téléphone ne passait pas. Hier alors, j’ai demandé à mon frère d’aller voir dans les alentours de là-où il a été pourchassé. C’est là qu’il a trouvé des traces de sang et le reste de son pantalon. Dans les herbes, il a vu aussi le corps qui a été déplacé. Directement, j’ai dit à mon frère d’aller voir à la morgue. Arrivé à la morgue, de recherche en recherche, on a retrouvé le corps. On a demandé à ce qu’on nous donne pour qu’on puisse lui réserver un enterrement digne de ce nom. Mais, on nous a dit qu’ils ne pouvaient pas nous donner maintenant et de passer le lendemain matin très tôt. Et à 06 heures déjà, mon frère était à l’hôpital avec le président du conseil de quartier. On leur a dit que les corps ont été enterrés nuitamment », a-t-il expliqué.

Propos recueillis par Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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