Coronavirus : l’autre facette de la mondialisation

Lorsque la Chine est touchée par le coronavirus en janvier dernier, personne ne s’attendait à ce que l’épidémie se propage comme une traînée de poudre dans le monde entier. C’était sans compter avec la mondialisation et la globalisation qui ont rendu le monde comme un petit village. Le virus a voyagé avec les hommes. Alors que ces les personnes vivant dans la ville qui était l’épicentre de la maladie étaient devenues une véritable bombe humaine, leur rapatriement dans leur pays respectif devient fatal.

En effet, lorsque l’épidémie éclate, les pays qui ont les moyens de rapatrier leurs ressortissants organisent un pont aérien. Ce fut le cas de la France. D’autres pays, comme le Sénégal, n’ont pas ces moyens de rapatrier leurs ressortissants. Les parents des Sénégalais vivant dans cette ville organisent une manifestation suppliant le président Macky Sall à user de tous les moyens pour ramener les « enfants » au pays.

On revoit encore les images de l’arrivée des Français dans leur pays. Ils sont accueillis par les leurs. Pleurs et embrassades se succèdent. Malgré leur mise en quarantaine, ce retour fut sans doute la porte d’entrée du virus au pays. Lequel est désormais débordé par le nombre de malades et de décès.

Et c’est justement cette tragédie que vivent les pays développés qui angoissent les pays pauvres. A titre de comparaison, la Chine a construit et équipé un hôpital moderne dédié à la pandémie en dix jours seulement. Alors que la Guinée traîne les pas pour la rénovation de l’hôpital Donka depuis près de dix ans. Même si le pays a une expérience malheureuse consécutive à Ebola, les deux maladies ne sont pas les mêmes.

C’est à cause de cette triste réalité, qui est la nôtre, que les Guinéens évoquent cette épidémie avec fatalité. Estimant que le Créateur, sachant que nous sommes incapables de supporter une telle épreuve, nous l’épargnera. Bien malgré tout, chaque jour apporte son lot d’informations inquiétantes. La malade a parcouru des milliers de kilomètres pour atterrir chez nous.

Or le coronavirus est plus dangereux que le choléra et Ebola réunis. Alors que les deux derniers voyagent peu, le premier fait le tour du monde et en un temps record. Semant la mort et la désolation partout. Autre différence entre le choléra et Ebola et coronavirus, les deux premiers sont des malades qui attrapent les pauvres. Ceux qui n’ont pas accès à une eau potable et de latrines. Tandis que le second ne connait ni pauvre ni riche. Il n’épargne ni ministre, ni député, ni chef d’Etat et même les princes.

Et c’est cela son autre danger. Il attaque tout le monde. Obligeant chacun à s’occuper de son propre sort. Or comme dit un vieil adage de chez nous, lorsque le roi s’en fuit ses courtisans s’envolent. La Guinée peut-elle faire face à un fléau qui met à rude épreuve la France, l’Italie et l’Espagne ? La réponse est assurément non. Du coup, le seul moyen qui nous reste est la prévention. Notamment la fermeture de nos frontières aériennes, maritimes et routières.

Contrairement à ce qui se passe ailleurs en Europe, il est inimaginable de confiner toute la population guinéenne. Une telle hypothèse ferait plus de victimes que n’importe quelle autre épidémie. Parce que la majorité de la population ne doit sa survie qu’à la sortie pour aller chercher la pitance.

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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