Effets du COVID-19 en Guinée : les frais de transport s’envolent à Conakry

Les bouleversements provoqués par la pandémie du Coronavirus touchent désormais tous les secteurs d’activités en Guinée. Ils ont entraîné notamment une hausse des frais de transport à Conakry. Les chauffeurs ont décidé d’ignorer les tarifs officiels pour fixer désormais leurs propres prix, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Alors que le gouvernement guinéen vient de réduire légèrement le prix du carburant, c’est l’effet contraire qui se produit. Plutôt que de baisser, les frais de transport se sont envolés dans la capitale, Conakry. Si les autorités n’ont annoncé aucun changement des tarifs officiels, les chauffeurs ont pris l’initiative d’imposer aux passagers leurs propres prix, variant d’un conducteur à un autre. Certains tronçons ont vu leur frais de transport quasiment doubler.

Raison invoquée, la décision qui consiste à réduire le nombre de passagers que les acteurs du transport en commun doivent prendre. Ce nombre est passé de 6 à 3 pour les taxis, alors que les minibus qui prenaient une quinzaine de passagers ne sont autorisés à transporter désormais qu’entre 7 et 10 personnes. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’état d’urgence décrété le 26 mars dernier par le président Alpha Condé pour éviter la propagation du Coronavirus en Guinée.

Selon Kaba Camara, taximan à Conakry, pour appliquer cette décision présidentielle, les transporteurs sont obligés de revoir à la hausse les frais de transport. Sinon, dit-il, ils ne pourront pas s’en sortir. « Dans cette situation, je ne sais plus comment travailler, sinon que d’augmenter le prix du transport par tronçon. Parce qu’avec cette réduction du nombre de passagers, nous (les conducteurs de taxis), on ne gagne plus rien.

Vouloir travailler avec le prix habituel, on ne sera plus en mesure de payer notre carburant et verser la recette du patron. Peut-être qu’on sera obligés dans ce cas de garer nos voitures… Les passagers pensent qu’on le fait pour notre intérêt. Pourtant, c’est à cause du carburant qu’on achète. Il faut que l’État se penche sur cette question pour une sortie de crise », soutient ce chauffeur de taxi.

« Nous avons finalement accepté la décision du président de la République. Il a dit 7 à 10 personnes dans les minibus, et c’est ce qui se fait maintenant. Mais, on a augmenté un peu le prix du transport pour que nous puissions acheter du carburant. Parce que quand tu ne respectes pas les mesures annoncées, tu seras en mal avec les syndicats, mais aussi avec les agents de la police routière qui vont te retirer de l’argent pour violation des règles. Donc, le tronçon est passé de 1000 francs à 2000 francs », renchérit un autre chauffeur de minibus.

Bien qu’éprouvante, cette décision des chauffeurs est comprise par certains passagers. C’est le cas de Moussa Camara, qui la trouve normale. « Les chauffeurs sont obligés d’augmenter le prix du transport. Parce qu’il n’y a aucune mesure derrière pour les accompagner. Quand on dit de prendre 3 personnes alors qu’ils ont une famille à nourrir et une recette à déposer, ce n’est pas facile. Au moins, si le gouvernement diminuait le prix du carburant à 5000 francs, ils (les chauffeurs) n’allaient pas augmenter le prix du transport de la sorte. Donc, moi je pense que c’est l’État qui n’a pas bien agi dans cette histoire », a-t-il dit.

En fin de compte, ce sont les pauvres citoyens qui vont payer les frais de cette situation difficile, qui intervient à un moment où toutes les activités sont ralenties, si elles ne sont pas à l’arrêt.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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