Kindia : les marchés Wambélen et Gnènguèma envahis par les ordures

Alors que la Guinée est en pleine lutte contre la pandémie du coronavirus, un autre problème de santé guette les habitants de la commune urbaine de Kindia. Il s’agit bien de l’insalubrité, qui s’accentue de plus en plus notamment dans les marchés. Une situation due à la panne du nouveau camion de ramassage d’ordures remis récemment à la mairie de la ville, rapporte un correspondant de Guineematin.com sur place.

Les habitants de la cité des agrumes pensaient pouvoir en finir avec le sempiternel problème lié au ramassage d’ordures. Car, après la panne de l’unique camion dont elle disposait, la mairie de la commune urbaine a bénéficié récemment d’un nouveau camion de ramassage d’ordures. Mais, après quelques mois seulement de service, cet autre véhicule est tombé en panne il y a une semaine. Et depuis, le ramassage d’ordures est de nouveau à l’arrêt. Conséquence, des tas d’immondices ont envahi la ville, notamment au niveau des marchés Wambélen et Gnènguèma.

Mariam Camara

Les vendeuses de condiments étalent leurs marchandises à côté des montagnes d’ordures. Mariam Camara, vendeuse de taro, déplore cette situation, mais elle dit n’avoir pas le choix que de côtoyer chaque jour ces saletés. « Même si le camion est en bon état, les ordures nous fatiguent énormément ici. La commune qui s’occupe de la gestion des ordures ne fait pas du tout son travail. Chaque jour, on paye 500, parfois même 1000 francs guinéens comme taxe. Mais malgré cela, on est obligées de cohabiter avec des ordures. Parfois, les ordures bloquent même la route », regrette cette dame.

Mamata Soumah, vendeuse de condiments

Même son de cloche chez Mamata Soumah, vendeuse de condiments, qui dénonce l’inaction des autorités concernées. « Les ordures nous fatiguent beaucoup ici. Les gens qui s’occupent de la gestion des ordures ne font pas bien leur travail. Chacun fait ce qu’il veut à Kindia. Pourtant, on paye chaque jour 500 francs comme taxe. Si tu ne payes pas, c’est la guerre. Et malgré la présence de cette mauvaise maladie (le COVID-19) dans le pays, on ne peut pas rester à la maison sans rien faire. On est obligées de sortir pour nourrir nos enfants. Donc si les gens là ne nous aident pas, la maladie va finir avec nous tous. Parce qu’on dit que l’insalubrité peut être la cause de cette maladie. Alors, nous qui sommes dans cette saleté chaque jour, nous risquons de périr », soutient-elle.

Interrogée à ce sujet, l’administratrice du marché Wambelen, a exprimé sa préoccupation mais aussi son impuissance face à ce problème. « La situation nous préoccupe tous. Ce n’est pas les femmes vendeuses seulement qui sont menacées. Même nous, nous sommes menacés. Parce que mon bureau est à deux mètres des ordures. Mais si vous voyez que les ordures puent au marché, c’est parce que le camion est tombé en panne. Nous nous sommes donc mis en rapport avec les syndicats des transports pour qu’ensemble nous puissions ramasser ces ordures dans les marchés. Mais aujourd’hui, on n’a trouvé aucun camion, même à la carrière », a indiqué Aïssatou Sow.

En ce qui concerne les autorités communales, toutes nos tentatives de les joindre sont restées sans succès. A noter que si rien n’est fait pour trouver rapidement une solution à ce problème, les ordures risquent même d’envahir les routes et obstruer le passage au niveau des marchés Wambélen et Gnènguèma.

De Kindia, Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com

Tél. : 628 51 88 88

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