Manque d’eau à Dubréka : le calvaire des femmes d’Ansoumanya Plateau

La région de Conakry et ses environs sont souvent confrontés à un manque criard d’eau, affectant sérieusement le quotidien des populations, notamment la gent féminine. C’est un vrai calvaire que connaissent les habitants d’Ansoumanya Plateau, dans la préfecture de Dubréka, confrontés à une crise d’eau aiguë à cette période de saison sèche, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pour avoir de l’eau potable à Ansoumanya Plateau, il faut se lever de bonne heure. Les quelques rares forages sont pris d’assaut par les citoyens à la recherche de la denrée rare. Des femmes, des jeunes garçons et filles sont visibles à certains points d’eau, avec de nombreux bidons de 10 et de 20 litres.

Rencontrées par notre reporter, certaines femmes ont exprimé leur colère contre les autorités, incapables de leur fournir de l’eau. C’est le cas de Rabiatou Diallo, diplômée sans emploi, qui a recours aux forages des particuliers pour se tirer d’affaires.

Rabiatou Diallo

« Je ne comprends pas que nous ayons un gouvernement qui est se dit garant de la vie du peuple et que nous souffrions comme ça à cause de l’eau potable. Il faut se lever parfois à 5 h ou à 6 h pour aller chercher de l’eau dans le quartier parce que presque tous les puits se trouvant dans nos concessions ont complètement tari. Donc, la seule chance pour se procurer de l’eau potable, c’est aller se poster devant une concession qui a un forage et là, aussi, c’est une probabilité d’en avoir. Vous rendez-vous compte que ces gens de la SEG font le semblant de nous installer les pompes dans nos concessions qui ne sont pas opérationnelles. Mais, nous exigeons au gouvernement d’Alpha Condé de faire face à nos préoccupations. Si non, nous femmes d’Ansoumanya Plateau, avons décidé à l’unanimité de désencadre dans les rues dans les prochains jours pour que notre droit d’accès à l’eau potable soit une réalité ».

Fatoumata Soumah

Même son de cloche chez Fatoumata Soumah, ménagère qui éprouve les mêmes difficultés et charge le gouvernement. « Cette pénurie d’eau dans notre localité démontre que le gouvernement est absent sur tous les plans. Parce qu’il est impensable qu’un Etat oublie son peuple qui est entrain de souffrir d’eau potable et cela ne leur dit rien. Donc, il faut le dire haut et fort que ce gouvernement est irresponsable. Voyez-vous, dans un pays comme la Guinée, le château d’eau d’Afrique de l’Ouest, c’est impensable de croire que ses populations souffrent pour avoir de l’eau potable. C’est vraiment pathétique pour notre pays qui n’a pas encore eu de bons dirigeants depuis son accession à l’indépendance. Nous exigeons à ce gouvernement de nous donner de l’eau potable à travers l’installation des pompes dans nos concessions par la SEG (Société des Eaux de Guinée). Au cas contraire, nous allons manifester sans arrêt dans les jours à venir même s’il y a coronavirus ».

Mabinty Sylla

Pour sa part, Mabinty Sylla, étudiante à l’Université Lansana Conté de Sonfonia, se dit dépassée par l’incapacité du gouvernement à assurer le minimum vital à ses citoyens. « Nous sommes fatigués de sortir toujours à 6 heures du matin pour aller chercher de l’eau potable à travers le quartier. C’est comme si nous sommes un peuple qui n’a pas de gouvernement responsable, qui ne nous aide pas à subvenir à nos besoins immédiats. Ce gouvernement-là ne s’est jamais préoccupé des problèmes qui assaillent son peuple », a martelé l’étudiante.

Léon Kolié pour Guineematin.com

Tél. : 661 74 99 64

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