Couvre-feu à Kankan : des militaires accusés d’exactions contre une famille à Briqueterie

Pour freiner la chaîne de contamination au coronavirus, le président Alpha Condé a décrété l’état d’urgence sanitaire à travers le pays avec de nombreuses restrictions. Un couvre-feu, de 21 h à 5 h du matin, est instauré dans cette dynamique. Mais, des hommes en tenue sont souvent accusés d’exactions sur les citoyens au nom du respect de cette mesure.

Une famille en a fait les frais dans la nuit du mardi 07 avril 2020, au quartier Briqueterie, dans la commune urbaine de Kankan, suite à une descente musclée d’agents, accusés d’exactions, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Selon les témoignages des victimes de cette descente musclée, c’est aux environs de 20 heurs qu’ils ont été violement agressés par des militaires lourdement armés, venus à bord de trois (3) pickup. « On était assise devant la véranda, auprès de chez nous. Soudain, j’ai vu 3 pickups remplis de militaires qui se sont directement jetés sur nous. Ils nous ont tabassés. Ils ont saccagé, pillé plusieurs de nos biens, dont 4 téléphones », a raconté une des victimes.

Pour sa part, Tamba Bernard Lélano, le père de famille, employé dans une société de gardiennage, dit avoir porté plainte. « J’étais de garde pendant la nuit du mardi, quand j’ai reçu un appel me disant que les militaires ont fait une descente dans mon foyer. Ne trouvant pas de motif pour expliquer un tel fait, j’ai cru d’abord à un poisson d’avril. Mais, après avoir reçu un deuxième coup de fil, j’ai décidé de rentrer. Arrivé chez moi dans les bandes de 20 heures, je constate qu’ils ont frappé tous les membres de ma famille et semer la pagaille un peu partout », a-t-il laissé entendre.

Selon monsieur Lélano, un des membres de la famille a été grièvement blessé par les hommes en uniforme, et serait sous traitement dans une clinique de la commune urbaine.

Joint au téléphone, le commandant du camp de la troisième région militaire de Kankan, Ibrahima Sidibé, a rejeté les accusations portées contre ses hommes.

Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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