Fermeture prolongée des mosquées : un imam donne raison aux autorités et explique

Cela fait deux semaines que tous les lieux de culte sont fermés en Guinée. Et, leur réouverture n’est peut-être pas pour bientôt puisque le président Alpha Condé a prorogé de 21 jours l’état d’urgence, en raison de la propagation de la pandémie du coronavirus dans le pays. Cette situation commence à susciter de la frustration chez certains fidèles musulmans, qui se font de plus en plus entendre. Ces derniers dénoncent du deux poids deux mesures de la part des autorités guinéennes, qui ferment les lieux de culte et laissent les marchés ouverts.

Interrogé par un journaliste de Guineematin.com sur ces réactions, le chroniqueur islamique Oustaz Mohamed Ramadan Bah a appelé les musulmans à se ressaisir et à ne pas paniquer. L’imam souligne qu’il y a bien une différence entre les mosquées et les marchés et précise que la fermeture des mosquées n’est pas une mauvaise décision puisqu’elle vise à préserver la santé des citoyens.

Oustaz Mohamed Ramadan Bah, chroniqueur islamique et imam à Koloma

« Il y a beaucoup de personnes qui se posent cette question, mais ma lecture des choses, c’est qu’il y a une différence entre ces deux endroits, même en période d’exception. Pendant la prière à la mosquée, on ne doit pas bouger et ce n’est pas indiqué qu’il faut une distance entre les fidèles. Au contraire, il faut être très proches les uns des autres de sorte qu’il n’y ait aucune distance entre ceux qui prient ensemble. Par contre, au marché, on peut faire une distanciation parce qu’on ne dit pas aux gens de ne pas bouger. Et avec les mouvements on peut quelque peu s’éviter.

En tout cas, si on a un empêchement comme cette maladie en cours, je crois qu’il faut toujours respecter les consignes données par les autorités sanitaires. Là, on n’a pas pêché. Ce qu’on a l’habitude de faire, d’après un hadith du prophète (PSL), ces récompenses qu’on avait l’habitude d’avoir, on les aura. Les gens ne doivent pas paniquer ou bien s’inquiéter. Ils n’ont qu’à continuer à prier chez eux. Seulement, il ne faut pas abandonner la prière et il faut continuer à respecter les consignes des autorités sanitaires », explique le leader religieux.

L’autre préoccupation de certains fidèles musulmans, c’est le fait que le mois de ramadan, qui commence dans deux semaines, coïncide avec cette crise sanitaire mondiale. Mais, selon Oustaz Mohamed Ramadan Bah, cette situation ne doit pas empêcher les gens de jeûner. « Le ramadan n’est pas plus important que la prière. Au contraire, la prière est le 2ème pilier de l’islam alors que le ramadan constitue le 4ème pilier. Mais, heureusement pour nous, cette maladie de coronavirus ne nous empêche pas de jeûner.

C’est seulement la prière collective qu’on ne pourra peut-être pas effectuer si d’ici-là la situation ne change pas. Nous prions Dieu pour que ça change avant le mois saint et nous espérons également que Dieu va exaucer nos prières et nos invocations pour que cette maladie disparaisse avant le ramadan », a souhaité le prédicateur islamique.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

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