Fermeture des écoles : des élèves inquiets interpellent les autorités

Aïssatou Camara, TSM au lycée Ahmed Sékou Touré (AST) de l’Aviation

La fermeture prolongée des écoles due à l’épidémie de Covid-19 qui sévit en Guinée préoccupe aujourd’hui de nombreux élèves à Conakry. Ces derniers redoutent une année blanche, qui les empêcherait de passer en classe supérieure. Un reporter de Guineematin.com a rencontré certains d’entre eux, et ils ont interpellé le gouvernement sur leur préoccupation.

Younoussa Bangoura, élève en classe de terminale, sciences mathématiques

C’est le cas de Younoussa Bangoura, élève en classe de terminale, sciences mathématiques, au groupe scolaire SEMYG 2. « En tant qu’élève et candidat à un examen national, cette situation m’inquiète, car il nous reste que 3 mois de cours avant les examens. Avec l’interdiction des regroupements, on ne peut même pas organiser des groupes de révision. Donc nous sommes obligés de rester à la maison et reprendre un peu ce que nous avons fait à l’école avec quelques amis. Mais avec ça, nous ne pouvons pas progresser. Donc je lance appel à l’Etat de trouver une solution pour permettre la réouverture des classes. Parce que nous sommes des élèves et nous aussi, nous avons besoin de progresser », a dit cet élève.

Tout comme son prédécesseur, Aïssatou Camara, élève en classe de terminale, sciences mathématiques, au lycée Ahmed Sékou Touré (AST) de l’Aviation, a constitué aussi un groupe restreint de révision avec quelques amis. Mais, elle estime que cela n’est pas la solution.

Aïssatou Camara, TSM au lycée Ahmed Sékou Touré (AST) de l’Aviation

« Je suis candidate au bac et je souhaite passer avec succès mon examen. Donc, le fait de rester à la maison et perdre du temps, ça me fait mal au cœur. Aujourd’hui, certains pays ont pris des dispositions pour donner des cours en ligne à leurs élèves. Mais chez nous ici, il n’y a rien d’abord. On s’est organisés entre amis pour réviser à la maison, mais ce n’est pas du tout facile. Nous rencontrons d’énormes difficultés en révisant seuls à la maison surtout dans les matières exactes. Etant candidate au bac, mon souhait c’est d’aller à l’Université l’année prochaine. Donc, je demande au gouvernement de nous venir en aide. Si on ne peut pas rouvrir les classes, on peut au moins organiser des cours en ligne », préconise-t-elle.

Saïdou Samoura TSM groupe scolaire Denis Galéma Guilavogui

Saïdou Samoura est également élève en classe de terminale, sciences mathématiques, au groupe scolaire Denis Galéma Guilavogui. Selon lui, depuis la fermeture des classes, il se débrouille à réviser tout seul à la maison. « Je me sens vraiment mal en tant qu’élève, de constater la fermeture prolongée des écoles. Vu cette situation, je me suis planifié pour réviser tout seul à la maison pour ne pas rester sans rien faire. Et quand j’ai des difficultés dans certaines matières comme la Physique par exemple, j’appelle mes professeurs au téléphone pour m’aident à m’en sortir. Mais, cela n’est pas suffisant. Devant cette situation, seul l’Etat peut nous aider à trouver la meilleure solution pour qu’on puisse étudier ».

Abdoulaye Diallo, 10ème année au groupe scolaire Galéma Guilavogui

Abdoulaye Diallo, élève en classe de 10ème année au groupe scolaire Galéma Guilavogui, n’a pas eu de choix aussi que de réviser seul à la maison. Mais, le jeune homme dit avoir du mal à s’en sortir dans certaines matières. « La fermeture des classes est logique en ce moment puisque la maladie se propage très vite. Mais, cette situation joue beaucoup sur nous les candidats aux examens nationaux. Parce que même les révisions entre amis sont bloquées actuellement.

Même hier, j’ai voulu partir chez un ami pour réviser avec lui, mais il m’a carrément qu’il n’a pas le temps pour moi et qu’en cette période chacun n’a qu’à rester chez lui. Donc, cette période est très dure pour moi, parce que je ne peux pas réviser seul toutes les matières. Il y a des matières qui nécessitent la présence de quelques amis et même d’un professeur pour vous débloquer quand vous avez des difficultés », souligne ce candidat au BEPC.

Récemment, le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation a évoqué la possibilité d’organiser des cours en ligne pour sauver l’année scolaire en cours. Mais, beaucoup pensent déjà qu’une telle initiative ne pourra pas porter fruit en Guinée. Le pays ne dispose d’aucune condition permettant sa mise en œuvre effective sur toute l’étendue du territoire.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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