Hausse des prix sur le marché : vendeurs et acheteurs accusent le coup au marché de Matoto

Madame Aminata Diallo, vendeuse des denrées alimentaires au marché de Matoto

L’état d’urgence sanitaire décrété pour freiner la propagation de la pandémie du coronavirus a provoqué une hausse des prix des produits de consommation courante sur le marché. A Conakry, les produits importés et ceux locaux ont connu une augmentation au grand dam des citoyens, réduits à constater les dégâts dans une conjoncture particulièrement complexe. Tel est le constat fait sur le terrain par un reporter de Guineematin.com dans la journée d’hier, lundi 13 avril 2020.

Des produits comme le riz, l’huile, l’oignon, le lait, la pâte d’arachide ont connu une augmentation ces derniers jours, avec le ralentissement provoqué par le Covid-19. Au marché de Matoto, vendeurs et acheteurs sont pris au dépourvu dans une conjoncture pour le moins compliquée.

Boubacar Négué Barry, commerçant au marché de Matoto

Boubacar Négué Barry, commerçant au marché de Matoto, explique que tous les produits de première nécessité ont augmenté sur le marché depuis la fermeture des frontières à cause du Covid-19. « Sur la flambée des produits, je peux le confirmer parce que même aujourd’hui, j’ai été à Madina. Avant, le carton de lait en boîte Omela qu’on revendait à 160 mille GNF, je l’ai acheté ce matin à 185 mille GNF. Le sac de riz, qui était revendu entre 280 et 285 mille, est aujourd’hui à 300 mille GNF. Le sac d’oignons était revendu entre 150 et 160 mille GNF. Actuellement, c’est entre 170 et 180 mille GNF. Un bidon d’huile d’arachide coûtait 220 ou 230 mille GNF. Aujourd’hui, il se négocie entre 235 et 240 mille GNF ».

Madame Aminata Diallo, vendeuse des denrées alimentaires au marché de Matoto

Même son de cloche chez Madame Aminata Diallo, vendeuse des denrées alimentaires au marché de Matoto. « Actuellement, c’est très chaud ici-bas et on ne peut monter au ciel. Moi, je revends du riz, de l’huile, du poulet importé, du fonio et du maïs. Maintenant, tous les prix sont chers et on ne voit pas les clients pour les achats. Pour le poulet importé, le carton était à 170 mille GNF ; aujourd’hui, il coûte 200 mille GNF. On revendait le riz blanc à 5000 GNF le kg ; mais à l’heure actuelle, il est à 7000. Pour le riz parfumé, il passe de 8 à 12 mille GNF. Le kilogramme de maïs passe de 4 à 6000 GNF. Tous les jours les prix ne font qu’augmenter alors que les gens n’ont pas d’argent. Comment est-ce que les clients vont venir s’ils n’ont pas d’argent et que tout est cher ? Tout cela est dû à la fermeture des frontières pour faire face au coronavirus », pense-t-elle.

Alpha Mamadou

Pour Alpha Mamoudou, vendeur au marché de Matoto, la conjonction du coronavirus et de l’approche du mois de Ramadan fait que les prix ne peuvent que monter. « Cette pandémie a engendré une hausse des prix des denrées alimentaires. Nous rencontrons d’énormes difficultés dans ça. Vous savez pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, tu peux acheter le prix d’un produit à tel prix, le lendemain quand tu parts, tu trouves que le prix a varié. Et nous sommes à quelques jours du mois saint du Ramadan et nous constatons que les prix ne font qu’augmenter chaque jour. Chacun augmente son prix comme il le veut. Si le dédouanement est très cher, les importateurs vont hausser les prix pour pouvoir gagner quelque chose et ça sera les pauvres citoyens qui vont en souffrir. Ici, la seule solution pour que le gouvernement aide sa population, c’est de diminuer le prix du carburant ».

Madame Fanta Condé, cliente venue s’approvisionner au marché de Matoto

Pour sa part, Madame Fanta Condé, cliente venue s’approvisionner au marché de Matoto, se dit dépassée par la conjoncture. « A l’heure-là, tout est cher au marché parce que les véhicules n’entrent pas à Conakry. Et le peu qui entre est très coûteux. Vraiment, nous souffrons à l’heure actuelle alors que nous nous approchons du jour au lendemain du Ramadan. Ça ne sera pas facile pour nous les pauvres citoyens. Que Dieu nous viennent en aide », a lancé la bonne femme.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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