Port obligatoire des masques : ce qu’en disent certains citoyens de Conakry

A travers une annonce lue sur les ondes des médias publics, le président Alpha Condé rend obligatoire le port des masques communautaires ou bavettes à compter de samedi le 18 avril 2020. Tout contrevenant se verra infliger une amende de 30 mille GNF. Dans ladite annonce, il est indiqué que le prix du masque doit être de 2500 GNF. Des citoyens de Conakry, interrogés ce mardi, 14 avril 2020, trouvent cette décision salutaire mais critiquent le mécanisme de sa mise en œuvre, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pour freiner la propagation fulgurante du Covid-19 en Guinée, le président Alpha Condé a rendu obligatoire le port des masques à partir du samedi prochain. Des citoyens de Conakry interrogés par notre reporter ont dit ce qu’ils pensent de cette mesure.

Mohamed Sanoh, entrepreneur en Bâtiments

Mohamed Sanoh, entrepreneur en Bâtiments : « c’est une bonne chose. On n’a pas grand-chose à faire sauf se plier à la décision. Mais, ce que je vois un peu difficile, il ne suffit pas de prendre une décision, la décision, que ça soit difficile ou pas, doit être accompagnée. Moi je pense qu’avant de dire que toute personne qui ne portera pas le masque doit payer 30 mille GNF d’amende, je crois qu’il devrait mettre ces masques là à la disposition des citoyens d’abord, avant de fixer une date, c’est-à-dire quand on voit maintenant que tout le monde est rentré en possession, c’est là où viendra la décision. Mais, si nous prenons la vie sociopolitique de notre pays et puis voir aussi la pauvreté qui gagne le terrain, je crois que le gouvernement a l’obligation d’accompagner cette population. Pour ça, le gouvernement doit fournir un effort, mettre d’abord les masques sur le marché… ».

Haoussouba Fofana, sociologue

Haoussouba Fofana, sociologue : « je crois que la mesure est bonne ; mais, il doit y avoir un accompagnement dans ce sens. L’Etat doit envoyer ou subventionner les masques chirurgicaux qu’on envoie, ou bien faire des ateliers de couture pour la fabrication des masques locaux et les donner gratuitement aux citoyens. C’est la moindre des choses que l’Etat doit faire dans ce sens pour adopter une bonne politique de lutte contre le coronavirus. Parce qu’on voit dans d’autres pays les masques sont distribués gratuitement et les fonds qui sont alloués pour la lutte contre le coronavirus devraient être orientés dans ce sens aussi. Parce que quand vous dites aux gens de porter les masques, obligatoirement il va s’en dire qu’il y a une mesure d’accompagnement. Maintenant, si on nous impose le port de masques sans mesures d’accompagnement, je crois que ça va poser beaucoup de problèmes du moment qu’on a demandé aux forces de l’ordre d’imposer une amende de 30 000 GNF aux contrevenants. Ça va poser des problèmes du moment que tout le monde n’a pas les moyens pour s’acheter des masques ».

Kinsa Sidibé, agent commercial de la société de téléphonie MTN

Kinsa Sidibé, agent commercial de la société de téléphonie MTN : « concernant la pandémie du coronavirus, nous avons reçu des masques de notre société déjà pour nous protéger contre cette maladie et je pense que cette décision prise par l’Etat est une très bonne chose. Parce que cette décision a été prise pour nous protéger et nous sauver de cette maladie. Je lance un appel aux citoyens de respecter les mesures sanitaires prises pour stopper la propagation de cette maladie ».

Amara Camara, marchand 

Amara Camara, marchand : « je pense que cela est une bonne décision parce que le gouvernement cherche à protéger sa population, surtout vu les ravages que cette maladie est entrain de faire, c’est normal de prendre des décisions comme ça. Et nous les guinéens jusqu’à présent nous n’avons pas pu respecter les mesures de barrière parce qu’ils ont dit que les rassemblements doivent être limités. Mais ici, ce n’est pas tellement respecté. On a dit que chaque citoyen doit se laver les mains avec l’eau de javel, cela n’est pas respecté par certaines personnes, y compris la distanciation d’un mettre avec son prochain ».

Aïssatou Barry, marchande

Aissatou Barry, marchande : « nous acceptons cette décision. Pourquoi on accepte cette décision ? C’est pour nous protéger. Et en te protégeant, tu protèges la vie des autres de cette maladie. Et si quelqu’un te protège et que toi-même tu refuses de te protéger toi-même, si tu tombes malade dans ça, tu auras difficilement des gens qui prendront soin de toi ».

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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