Covid-19 à Kankan : les enseignants du privé dans une situation économique compliquée

Pour éviter la propagation de Coronavirus en milieu scolaire, les trois ministères en charge de l’éducation ont décidé de la fermeture des écoles et universités du pays jusqu’à nouvel ordre. Si les enseignants du public continuent à percevoir leur salaire mensuel, c’est tout le contraire chez les enseignants évoluant dans le secteur privé. A Kankan, ces enseignants qui ne sont payés qu’en fonction des heures de cours dispensés, vivent une situation économique compliquée actuellement, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

A l’image de leurs collègues des autres villes de la Guinée, les enseignants évoluant dans les écoles privées de la ville de Kankan traversent une période compliquée. La fermeture des centres d’enseignement a eu un impact certain sur leur revenu, d’autant plus qu’ils ne sont pas payés qu’en fonction des heures de cours dispensées. Ces pères de familles tirent aujourd’hui le diable par la queue.

Saa Antoine Tolno, professeur de français

Saa Antoine Tolno, professeur de Français dans deux écoles privées de Kankan, dit n’avoir aucune nouvelle de son école depuis l’annonce de la fermeture des écoles. « Nous vivons une période très critique due au Covid 19, puisque le ministère a décidé que les cours soient momentanément arrêtés. Nous, on ne sait pas quand est-ce que les écoles vont rouvrir. Moi, je dispense les cours dans deux écoles privées et nous nous attendons que ces écoles puissent penser à nous. Mais, depuis la fermeture des écoles jusqu’à maintenant, les gestionnaires de ces écoles ne nous ont fait aucun signe », a fait savoir monsieur Tolno.

Ibrahima Fofana, professeur de Mathématiques

Selon Ibrahima Fofana, professeur de Mathématiques dans deux écoles privées de la place, les enseignants du privé vivent une situation économique compliquée depuis la fermeture des écoles. « Actuellement, les enseignants des écoles privées vivent dans une situation très précaire. Vous n’êtes pas sans savoir que dans ces écoles privées, ce sont des heures dispensées qui sont payées et non le contraire. Si tu donnes cours, on te paye ; si tu ne donnes pas cours, on ne te paye pas. Moi personnellement, je vie dans la précarité actuellement. J’ai la charge de ma famille et je dois payer également le loyer. Pire que ça, le Premier ministre dans son adresse à la nation concernant les mesures d’accompagnement, il n’a même pas parlé des enseignants du privé. Nous demandons aux propriétaires de ces écoles de nous venir en aide ».

Ousmane Diallo, professeur de Philosophie

Même son de cloche chez Ousmane Diallo, connu sous le sobriquet de Danfo Philo, professeur de Philosophie dans plusieurs écoles privées de la place. « J’évolue dans les écoles privées ; mais, depuis l’annonce du Covid 19 dans notre cher pays, je vis dans une situation très difficile. C’est pénible économiquement parlant. Cette année, j’enseigne dans deux écoles privées. Dans ces écoles, c’est très simple : pas de cours, pas de payement… ».

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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