Port obligatoire de masque : une mesure qui fait la joie des tailleurs à N’Zérékoré

A N’Zérékoré, les tailleurs se frottent les mains suite à la décision du président de la République de rendre obligatoire le port du masque de protection en Guinée. En effet, cette mesure a créé un nouveau business rentable pour eux, a constaté le correspondant de Guineematin.com sur place.

A partir de ce samedi, 18 avril 2020, le port du masque de protection est obligatoire en Guinée. Cette mesure, annoncée il y a quelques jours par le président Alpha Condé, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie du coronavirus dans le pays. A quelques heures de son entrée en vigueur, les habitants de N’Zérékoré, grande ville du sud du pays, s’activaient ce vendredi, chacun à trouver un masque communautaire. Il s’agit de bavettes produites par les tailleurs locaux. Aujourd’hui, c’est la chose la plus sollicitée dans la ville.

Une aubaine pour maîtresse Lamah, propriétaire d’un atelier de couture dans la commune urbaine. « Ce vendredi matin, j’ai vendu plus 30 bavettes et j’ai beaucoup d’autres à faire sur commande. Aujourd’hui, je dois travailler même la nuit avec mes apprenties pour que d’ici demain, je puisse avoir un grand lot. Parce qu’il y a certains, tant qu’ils ne sont interpellés par les services de sécurité, ils ne vont pas acheter. Donc, je m’attends à avoir des clients même dans les prochains jours », a-t-elle dit.

Soua Koly Haba, tailleur basé au quartier Tilépoulou

Tout comme elle, Soua Koly Haba, tailleur basé au quartier Tilépoulou, est très sollicité actuellement. Il a même dû suspendre ses activités habituelles pour se consacrer à la production des masques de protection. « Les gens viennent beaucoup pour acheter les couvre-nez. Nous avons envoyé un lot à Koyapoulou et à Mohomou aussi, au marché. Nous fabriquons près de 100 bavettes par jour et les gens viennent toujours en acheter. Nous avons même des commandes que nous sommes en train de produire. On a arrêté d’abord de coudre les habits pour nous occuper uniquement de la production des masques de protection », a indiqué notre interlocuteur.

Si ces masques communautaires sont les plus sollicités par rapport à ceux vendus dans les pharmacies, c’est surtout à cause de leurs prix. Ils coûtent entre 1500 et 5000 francs l’unité. « Moi, je vends un masque à 2500 francs comme l’a indiqué le président de la République. Nous produisons la meilleure qualité avec le tissu qu’on appelle foret sacrée, de l’éponge, de la popeline et du caoutchouc. Si on devait le vendre au prix normal, le masque allait coûter plus de 2500 francs, mais c’est aussi notre contribution dans cette lutte. C’est pourquoi nous le vendons à ce prix pour rester aussi dans la ligne tracée par le président de la République », soutient Soua Koly Haba.

Marie Kourouma, une citoyenne qui vient juste d’acheter son masque, trouve le prix très abordable. « Moi, je ne peux pas payer une somme de 30 000 francs comme amende. C’est pourquoi je suis venue chercher un masque avant qu’il ne soit tard. Je l’ai acheté à 1500 francs. Et je trouve que le prix est vraiment abordable », a-t-elle laissé entendre.

A rappeler que tout contrevenant à cette décision du président de la République relative au port obligatoire du masque de protection devrait être soumis au payement d’une amende de 30 000 francs guinéens.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tel : +224620166816/666890877

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